Binôme Deux aspects caractérisent la scène politique nationale. D?un côté, un certain enthousiasme semble gagner l?ensemble des acteurs politiques et de l?autre une certaine prudence, voire une méfiance vient le tempérer. Ainsi en est-il des candidats à la présidence de la République dont 14 ont déjà procédé au retrait des formulaires de souscription de signatures. Toutefois, les grosses pointures ne veulent pas servir de faire-valoir pour la prochaine présidentielle. Réunis hier au niveau de la permanence du candidat Rachid Benyellès, général à la retraite, 10 personnalités politiques se sont concertées en vue d?étudier les moyens à même d?asseoir les conditions minimales quant à la tenue d?élections transparentes. Ont pris part à cette réunion, entre autres Mouloud Hamrouche, Taleb Ibrahimi, Ali Benflis, Saïd Sadi et Ahmed Benbitour. Une autre réunion avec les mêmes personnalités, qui devra sans doute être sanctionnée par une déclaration publique, devra se tenir aujourd?hui. Il est attendu qu?un appel plus pressant à l?adresse de l?armée soit lancé pour lui demander de peser de tout son poids afin d?assurer une issue démocratique à la consultation électorale. Même si l?ANP vient de s?exprimer à travers sa revue El Djeich pour réitérer sa neutralité, les candidats à la présidentielle souhaitent voir appliquer cette neutralité au président sortant lui-même, étant donné que ce dernier détient beaucoup de leviers qui peuvent lui assurer un triomphe facile. Pour le MDS, « l?Algérie ne peut se permettre de reconduire Bouteflika sous quelque forme que ce soit, y compris sous la forme de la transition courte telle que proposée par le FFS et appuyée par le FIS assassin». Du côté du mouvement citoyen des ârchs, si on remarque le même enthousiasme qui a découlé déjà des premiers résultats auxquels a abouti le 1er round du dialogue sur les incidences, il n?en demeure pas moins que les animateurs du mouvement ne comptent pas délivrer un chèque en blanc au gouvernement, qui plus est, s?apprête à organiser une élection présidentielle qui s?annonce décisive. La figure de proue des ârchs, Belaïd Abrika, vient d?ajouter un autre élément au débat en conditionnant sa participation aux élections par «l?application de la plate-forme d?El-Kseur». Conséquence de la crise du FLN, un mouvement de contestation a vu le jour au sein de la faction dissidente des redresseurs. Près d?une soixantaine de secrétaires de kasmas d?Alger qui venaient d?être installés par les responsables proches de Abdelaziz Belkhadem ont dénoncé les agissements du ministre de l?Agriculture, Saïd Barkat, et celui du tourisme, Boulenouar, qu?ils accusent d?avoir «désigné des personnes étrangères au FLN aux postes de secrétaire général passant outre à la réglementation». Par ailleurs, une organisation se dénommant Forum national du mouvement associatif et le FLN ont condamné «la tentative d?assassinat dont a fait l?objet le frère le Dr Abdelaziz Belaïd, SG de l?Unja».