Le verdict de l'élection présidentielle française, qui vient de désigner le candidat de l'UMP, Nicolas Sarkozy, à la magistrature française pour les cinq années à venir, n'a pas manqué de susciter des réactions mitigées dans les quatre coins de la planète. Outre l'opinion française et la classe politique française, l'élection de l'ancien ministre de l'Intérieur à l'Elysée a fait réagir une grande partie des chefs d'Etat, classes politiques et autres représentants de la société civile en dehors de l'Hexagone. L'Algérie a été ainsi, parmi les premiers pays à manifester une grande attention à cet événement. Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, n'a pas tardé à présenter ses félicitations au nouveau président français. "Au nom du peuple et du gouvernement algériens, ainsi qu'en mon nom personnel, j'ai le plaisir de vous présenter mes félicitations les plus chaleureuses pour votre élection ainsi que mes vœux sincères de succès à la tête de la République française", souligne le message émanant d'El Mouradia. "Le peuple français a choisi en vous un homme de cœur et d'action et avec votre expérience des affaires d'Etat, je suis convaincu que vous saurez répondre aux espoirs qui ont été placés en vous", ajoute le texte du président Bouteflika, avant de poursuivre, "vous connaissant homme d'engagement et de conviction, je sais pouvoir compter sur vous pour impulser ensemble les relations algéro-françaises et leur conférer une ampleur et une profondeur correspondant aux ambitions que nos deux pays se sont assignés". Le chef de l'Etat nourrit aussi la conviction que le nouveau locataire de l'Elysée accorde une "plus grande importance aux relations algéro-françaises ", lesquelles relations reposent sur des intérêts partagés mais surtout sur les liens tissés par une longue histoire commune qui a laissé des traces profondes dans les deux peuples, algérien et français, estime encore Abdelaziz Bouteflika, avant de conclure, à l'adresse du président Sarkozy "nous devons unir nos efforts pour maintenir et développer notre coopération qui, pour être déjà multiforme et riche, n'en recèle pas moins des réserves importantes qu'il convient d'exploiter efficacement en vue du partenariat d'exception que nous ambitionnons pour nos pays". Outre la réaction de la présidence de la république, l'opinion nationale algérienne, elle aussi, n'a pas tardé à faire part de sa réaction concernant l'élection française. Les premières questions que d'aucuns se sont d'emblée posées sont relatives à l'avenir de la communauté algérienne vivant de l'autre côté de la méditerranée et ce, eu égard aux positions non moins austères que Sarkozy a toujours adoptées concernant l'émigration, le devenir du traité d'amitié algéro-français que Bouteflika et Chirac ont été sur le point de conclure mais aussi le passé colonial dont l'Algérie ne cesse d'exiger de la partie française un repentance publique et officielle ; lesquelles exigences que le nouveau chef d'Etat français a toujours refusées. Les autres pays maghrébins n'ont pas été en reste. Le président tunisien, Zine El Abidine Ben Ali a ainsi présenté ce qu'il a appelé ses "sincères vœux de succès dans les charges suprêmes que vient de confier le peuple français" au candidat de l'UMP, Nicolas Sarkozy. Dans son message, le président tunisien a assuré le nouveau président français de " sa détermination à œuvrer en vue de renforcer l'amitié et d'enrichir la coopération franco-tunisienne ". En France, les avis sont plus que jamais partagés après le verdict définitif des urnes. A droite, c'est la satisfaction et la liesse, croyant en Nicolas Sarkozy, comme étant l'homme qui permettra à la V république (française) de recouvrer sa place sur la scène mondiale. Mais le succès du candidat de la droite a aussi provoqué un séisme au sein de la gauche française. Le parti socialiste, dont la candidate, Ségolène Royal, vient de s'incliner devant Sarkozy, traverse une crise interne ces deux derniers jours. Reste à savoir si le nouveau locataire de l'Elysée saura garder les équilibres comme sont prédécesseur Chirac qui, faut-il le dire, l'a propulsé au devant de la scène, et rattraper les retards que le président sortant n'a pas pu réussir.