Peur Sur 300 blessés, seule une dizaine nécessitant une prise en charge sérieuse a été retenue à l?hôpital. Tel est le bilan de la secousse tellurique de 5,7 sur l?échelle de Richter enregistrée samedi soir, à Alger. L?épicentre se situait dans le village de Zemmouri, dans une zone déjà dévastée par le tremblement de terre qui avait fait 2 300 morts en mai dernier. Ni victimes ni dégâts n?ont été signalés dans l?immédiat. Intervenant huit mois après le séisme du 21 mai dernier dont la magnitude était de 6,8 sur l?échelle de Richter, la secousse a été ressentie même à Tipasa. Un mouvement de panique s?en est suivi occasionnant des blessures légères. Elle était tellement forte qu?on a plus pensé à une secousse qu?à une simple réplique. Mêmes les propos rassurants du présentateur du journal télévisé ont été vains. Pour certains «une réplique ne peut pas être aussi forte». Tout le monde était dans la rue, les discussions tournaient autour de cette réplique qui ne le serait pas. A Alger-Ouest, la secousse a été tellement forte qu?on était certain qu?à Boumerdès et Zemmouri, la situation devait être grave. Fort heureusement, il y a eu plus de peur que de mal. Toutefois, des témoins racontent que sous l?emprise de la peur à Boumerdès et à Alger, des gens ont sauté des balcons. D?autres ont quitté leur maison dans la précipitation, dévalant les escaliers. Femmes, hommes et enfants se sont massés à l?extérieur dans le froid, fuyant le «pire». Une panne de courant a été signalée dans plusieurs quartiers de la capitale, alors que les liaisons téléphoniques ont été interrompues pendant plusieurs minutes. La panique n?a pas épargné les sinistrés logés dans des chalets. Ainsi à Réghaïa, les gens ont quitté leur abri dans la précipitation. Le souvenir du 21 mai, étant encore vivace dans les esprits, a fini par avoir le dessus sur le moral des gens. Tout de suite après la secousse, le ministre de la Santé, M. Redjimi, a effectué une tournée dans les hôpitaux d?Alger et de Boumerdès. Il en ressort qu?aucune perte humaine n?a été enregistrée, «seule une dizaine de personnes nécessitant une prise en charge sérieuse ont été retenues». Les blessés légers? «plus de 250»? ont, pour leur part, quitté l?hôpital, « avec des bandages et des soins locaux». Du côté du Craag, on se veut rassurant : « La secousse entre dans le cadre de l?activité sismique résultant du tremblement de terre de mai dernier.» Ainsi, selon le directeur du Craag, Mohamed Hamadache, «nous entrons de plain-pied dans un scénario classique déjà vécu après le séisme de Chlef, en 1980, où de fortes répliques ont été enregistrées.» Toutefois, M. Hamadache insiste sur le fait que l?Algérien doit s?armer d?une «culture scientifique». L?Algérie, étant sujette à des activités sismiques, plus particulièrement la région Nord, «il faut apprendre à vivre avec». Ainsi, «il est primordial que les gens prennent toutes les dispositions nécessaires pour réduire l?impact d?une réplique ou d?un séisme». Et le directeur du Craag d?ajouter : « Il faut démystifier ce phénomène pour le réduire à sa plus simple expression, à savoir un phénomène naturel.» Par ailleurs, M. Hamadache a invité les gens à prendre les dispositions nécessaires aussi bien au niveau du bâti qu?au niveau du comportement «pour réduire l?impact du séisme». Ainsi, après quelques semaines d?accalmie, une activité sismique vient d?être enregistrée ce samedi, rappelant les propos tenus par le directeur du Craag au lendemain de séisme du 21 mai dernier : « Plusieurs répliques se feront ressentir, dont certaines assez fortes.» Néanmoins, sur les ondes de la Chaîne III ce matin, M. Hamadache a affirmé que «la fréquence des répliques ira en s?amenuisant.»