Le bélier aurait été également pris comme l'objet de cultes zoolâtres. L'art préhistorique du Maghreb et du Sahara le représente très fréquemment. Il figure souvent comme animal domestique ordinaire, mais certains sujets portent des attributs qui les distinguent de leurs congénères. Il s'agit des fameux béliers à sphéroïde, c'est-à-dire orné d'une coiffure en forme de sphère. Ces bêtes – des mâles, mais aussi des femelles – semblent avoir été associées à un culte, dont le bélier semble avoir été l'élément principal. La coiffure en forme de sphère est, sans doute, une coiffure cérémonielle, sans doute un bonnet, plus ou moins complexe. Des hommes portent également cette coiffure : on pense qu'il s'agit de dieux ou alors de prêtres procédant au culte. Dans certaines représentations, l'homme précède l'animal et, les mains levées, semble en position de prière. Dans d'autres scènes, l'homme est armé d'une hache, ce qui laisse supposer qu'il va sacrifier l'animal. Le culte du bélier semble s'être perpétué au Maghreb même avec l'islamisation des Berbères. Ainsi, au XIe siècle, El-Bekri signale, dans une tribu marocaine, un culte du bélier. Mais cette pratique semblait condamnée, puisque selon El-Bekri, les gens qui pratiquaient ce culte, devaient se cacher à cause du mépris qu'ils suscitaient.