Comme le taureau, le bélier est un symbole des forces impétueuses de la nature, à la fois violentes et chaleureuses, emportées et enthousiastes, destructrices et créatrices, aveugles et sublimes... Chez les anciens Egyptiens, il représentait le dieu Amon, appelé aussi dieu-Bélier : en fait, cette divinité a été importée au pays des pharaons par les Berbères : le mot amon, si on en croit les auteurs grecs et latins, venait du libyque – l'ancienne langue des Berbères – et signifiait «bélier». Chez les anciens Maghrébins, le bélier est également sacré. Comme le taureau, il semble avoir été l'objet d'un culte très répandu et surtout très ancien. Les représentations du bélier sont, en effet, très nombreuses dans l'art préhistorique maghrébin et saharien. A côté des animaux que l'on pourrait dire communs et qui apparaissent dans les troupeaux, il y a ce que l'on a appelé les béliers à sphéroïde, animal orné d'une coiffure en forme de sphère. Les bêtes représentées sont des mâles, mais il y a aussi, parmi elles, des femelles. Si beaucoup de savants pensent qu'il s'agit d'animaux domestiques, d'autres, comme Henri Lhôte – le célèbre spécialiste de la préhistoire saharienne – pensent qu'il s'agit de bêtes sauvages. On cite à l'appui de cette hypothèse le fait que des animaux sauvages aient aussi porté des sphéroïdes alors que d'autres, domestiques, n'en portaient pas.