Défaillance n Qui dit tourisme, dit infrastructures et formation dans le domaine. A Tam, ni l'un ni l'autre ne sont à la hauteur de la réputation de cette destination mondialement réputée. Tamanrasset est l'un des rares musées à ciel ouvert au monde. Un lieu merveilleux où se mêlent l'histoire, l'art et la beauté des sites. Mais cette carte postale naturelle n'a, malheureusement, pas pu aider cette région à promouvoir sa spécificité. La preuve, c'est que même avec les nombreuses manifestations initiées dans le but de faire de Tam une destination touristique digne de ce nom (portes ouvertes, séminaires, festivals…) rien ou presque n'a bougé pour faire décoller le tourisme, plongé dans une profonde léthargie ces deux dernières décennies. Selon le ministre du Tourisme qui s'y est rendu récemment dans le cadre d'une campagne pour promouvoir la destination Tamanrasset, seuls 4 000 touristes étrangers ont choisi cette destination durant l'année en cours. Alors que l'année dernière ce chiffre était de 23 000 touristes. L'explication à cette régression, selon le ministre, est à chercher dans le manque d'infrastructures hôtelières et autres. Chérif Rahmani, qui parlait devant les directeurs du tourisme du Sud, a souligné que les 24 hôtels que compte Tamanrasset ne fonctionnent qu'à 20% de leurs capacités. A l'hôtel Tahat, l'un des plus grands et plus prestigieux de Tamanrasset, inauguré en 1978 par le défunt président Houari Boumediene, les 300 chambres qui le composent sont dans un état lamentable. Les portes et les fenêtres sont abîmées. Elles n'ont pas été repeintes depuis longtemps. La peinture des murs intérieurs et extérieurs se dégrade. Les lavabos, la robinetterie et la climatisation (dans une région à très forte chaleur) sont dans un état déplorable. Les quelques touristes rencontrés sur place n'ont pas manqué de faire part de leur déception. «Nous nous attendions à tout sauf à trouver un hôtel classé 3-étoiles dans cet état et en plus les prix des nuitées, soit 3 000 DA pour une simple et 8 000 DA pour une suite, sont élevés par rapport au service fourni», s'indigne un touriste français de 60 ans accompagné de sa femme. L'enceinte de l'établissement est dépourvue d'espace vert. Seuls quelques palmiers non entretenus ont été plantés ici et là. Aucune trace de gazon, de fleurs ou autres plantes. Pourtant, l'établissement est situé à quelques mètres du siège de l'APW et de la direction du tourisme. Le personnel qui y travaille n'a apparemment aucune relation avec le domaine de l'hôtellerie. Beaucoup parmi les serveurs et les réceptionnistes ne parlent que l'arabe alors que la majorité des clients de l'hôtel sont des étrangers. Soit les mêmes conditions que celles que l'on trouve dans les hôtels malfamés des grandes villes du Nord...