Spécificité n La ville de Tamanrasset donne l'impression que seuls les 4x4 sont autorisés à circuler, tant ce type de véhicule se croise à chaque coin de rue. En effet, de quelque côté que vous tourniez la tête, on ne voit, dans les rues de la ville, que des 4x4. Souvent des «Nissan Patrol» ou des «Toyota Station». Un phénomène qui a pourtant une explication très simple : «Ici, le village le plus proche est à 100 km. Il y a des bourgades situées à 200 km est la seule voiture capable de parcourir cette distance en toute sécurité est, bien sûr, un véhicule tout-terrain», explique un quinquagénaire au volant de sa Patrol année 1976. Il y en a de toutes les couleurs, mais c'est surtout la blanche qui domine, question de climat. Les utilisateurs de ce type de véhicule sont souvent des particuliers, mais aussi des entreprises, des commerçants… L'autre raison qui a fait de la ville de Tamanrasset celle des «mille et un 4X4», c' est son cachet touristique. Ici, il y a des centaines d'agences touristiques qui proposent des randonnées ou des visites guidées aux sites historiques situées à des dizaines de kilomètres du chef-lieu de wilaya. Le seul moyen, donc, de promouvoir ce genre de tourisme, ce sont les voitures tout-terrain. «Les conducteurs de ces véhicules, souvent des gens de la région, sont chevronnés, connaissent bien la route et la région», souligne le gérant de l'agence de voyages Tin Hinane qui possède une dizaine de ces voitures. Il y a aussi un autre facteur qui explique ce nombre très important de voitures tout-terrain. C'est le phénomène de la contrebande. En effet, la wilaya de Tamanrasset, frontalière du Niger, du Mali et de la Libye, est une plaque tournante des trafics en tout genre : carburant, cigarette, drogue et, bien entendu, l'immigration clandestine. Ces voitures constituent, vu leur endurance et leur rapidité, le meilleur moyen pour les trafiquants de semer les gendarmes et les douaniers. Cette situation a créé un véritable commerce parallèle de ce type de voitures dans la région. Un 4x4 neuf n'est pas cédée à moins de 200 millions de centimes. Et même ceux d'occasion sont très chers. Autre spécificité de la ville de Tam que nous avons constatée lors de notre tournée dans la région, l'absence de transport collectif. Il n'y a que des taxis pour transporter les voyageurs. Au centre-ville, très peu de voitures de luxe circulent, comme dans les villes du nord du pays. En revanche, ici, on peut facilement rencontrer une 403, une R8 ou une Simca.