Avis n «Un pont n'est pas un taudis pour être emporté par les eaux de pluie. En principe, il est conçu pour résister aux pires inondations», souligne Farid, un diplômé en génie civil. Nos ponts sont-ils fiables ? La question mérite d'être posée à la lumière des dégâts occasionnés par les intempéries qui ont touché les régions nord du pays à la même période l'an dernier. Dans les wilayas d'Alger et de Boumerdès notamment, des ouvrages d'art ont été particulièrement endommagés. Pis encore, certains se sont tout simplement effondrés à la grande stupéfaction de la population. Ce fut notamment le cas des ponts de Sidi Medjni et Oued Tiza, à Dellys, et celui de l'oued Beni Messous à Aïn Benian ! Certes, les précipitations ont été particulièrement importantes, mais cela ne peut, en aucun cas, expliquer ce qui s'est passé ! «Après tout, un pont n'est pas un taudis pour être emporté par les eaux de pluie. En principe, il est conçu pour résister aux pires inondations», souligne Farid, un diplômé en génie civil actuellement au chômage. Selon lui, «on ne construit pas un pont de la même manière qu'on construit un bâtiment. De plus, il faut faire des études approfondies sur la nature du sol notamment avant de lancer les travaux de réalisation». Pour les responsables du secteur des travaux publics, «rien n'est fait au hasard». «On ne peut tout de même pas jouer avec la vie des citoyens qui utilisent ces ponts pour leurs déplacements quotidiens. Toutes les dispositions et précautions nécessaires sont prises avant d'ériger ces ouvrages d'art», avait indiqué à l'époque, le directeur des travaux publics de la wilaya d'Alger, Mohammed-Abdenour Rabhi, dans une déclaration à la presse en marge du forum hebdomadaire organisé par la radio El-Bahdja. «Que les citoyens se rassurent : nos ouvrages d'art sont fiables et ne présentent aucun signe d'effondrement, de plus, ils sont régulièrement contrôlés». Pour autant, beaucoup continuent à manifester leur peur. Pour eux, rien n'exclut que d'autres ponts s'effondrent à l'avenir «du moment que cela s'est déjà produit». «Le comble est que certains de ces ponts ont été érigés ces dernières années, ce qui n'est pas du tout rassurant», ajoutent-ils. Un sentiment somme toute compréhensible.