Productivité n Le complexe sidérurgique Arcelor Mittal Steel d'El-Hadjar (Annaba) n'arrive à satisfaire que 20% de la demande nationale en rond à béton. Avec une production annuelle ne dépassant pas 1,2 million de tonnes d'acier, le complexe d'El-Hadjar se trouve, en raison de cette faible moyenne de production annuelle, classé au dernier rang des complexes appartenant au géant indien Arcelor Mittal, leader mondial sur le marché de l'acier. Beaucoup reste à faire en matière de développement des capacités de production pour atteindre le taux de productivité escompté, estime M. Merad, manager de ce groupe. Pour Messaoud Chettih, (ex-P-DG du groupe Sider) et expert mondial dans le secteur de la sidérurgie, le complexe d'El-Hadjar se trouve toujours «confronté à des problèmes structurels et à des difficultés d'ordre interne», plusieurs années après sa cession au groupe indien, ce qui se répercute négativement sur le fonctionnement et la production. Lors d'une conférence-débat sur la sidérurgie en Algérie, organisée en marge du premier Salon international de la métallurgie et la sidérurgie, tenu du 15 au 18 novembre 2008, M. Chettih avait déploré le fait que «la production n'est que de 147 t par agent et par an, alors que dans d'autres pays, comme l'Afrique du Sud, elle atteint les 500 t, jusqu'à 1 000 t par agent et par an». Toutefois, le conférencier a relevé que le groupe indien ayant racheté 70% du capital de la société sidérurgique d'El-Hadjar «a effectivement honoré ses engagements». Selon lui, l'approvisionnement de ce complexe en minerais et son acheminement à partir des mines d'El-Ouenza et les défaillance en matière d'alimentation en énergie constituent l'un des obstacles majeurs à la production. En matière de compétences humaines, l'ancien responsable du groupe Sider estime que le départ à la retraite des anciens cadres du complexe d'El-Hadjar «lui a fait perdre une grande expertise non encore remplacée». Il faudrait, alors, renforcer la composante humaine avec de nouvelles compétences nationales et étrangères, d'autant que la ressource humaine représente l'élément essentiel de la performance de n'importe quelle entité économique. L'objectif principal de la cession du complexe au profit de l'opérateur indien était d'intégrer le complexe dans «un processus global en matière de production et de formation» et de préserver son activité qui était menacée de disparaître sous le poids des difficultés financières d'antan, a encore expliqué M. Chettih. Concernant la rénovation des équipements du complexe, le rôle de l'Etat a été mis en exergue. «La réhabilitation des équipements nécessite la mobilisation annuelle de 40 dollars par tonne produite au Japon et 20 dollars en Europe. En Algérie, seulement 3 dollars par tonne produite ont été investis sur les vingt dernières années, soit 6 millions de dollars en deux décennies», analyse M. Chettih.