L'industrie sidérurgique est en passe d'atteindre sa vitesse de croisière. Au moment où le complexe d'El Hadjar confirme davantage son essor, depuis notamment sa reprise par le géant indien Ispat, devenu par la suite un groupe franco-indien Arcelor-Mittal, de nouveaux sites sont actuellement ciblés par des investisseurs étrangers dans la wilaya de Jijel. En effet, en plus d'El Hadjar, le groupe Arcelor Mittal compte confirmer son extension en Algérie en envisageant un investissement de quelque 80 millions de dollars dans la wilaya de Jijel. Le leader mondial de l'acier a fait part de ses intentions sur le marché de la sidérurgie en Algérie avant-hier. Peu avant Arcelor-Mittal, un autre pionnier de l'industrie métallurgique a manifesté sa volonté de se lancer sur le marché algérien, à savoir le groupe égyptien de l'acier Ezz. L'investissement de ce dernier semble beaucoup plus vaste en matière de volume autant qu'en matière d'objectifs. En effet, il prévoit d'injecter quelque 750 millions de dollars dans son projet qu'il compte localiser dans la zone industrielle de Belara, dans la wilaya de Jijel. Ezz, comme Arcelor-Mittal, comptent se concentrer sur la production du rond à béton. Le groupe franco-indien table, à cet égard, sur un volume de production de quelque 600 000 tonnes annuellement de ce produit. Le promoteur affirme aussi que la conception du projet est fin prête et n'attend que le feu vert du gouvernement pour son lancement. Le groupe égyptien, Ezz, quant à lui, mise sur un volume de production annuel beaucoup plus important. En plus des investisseurs étrangers, le capital privé national, lui aussi, est intéressé par l'industrie sidérurgique. En effet, le groupe Cevital affiche, depuis quelques mois, son ambition de se lancer dans cette industrie lourde. A cet égard, le groupe d'Issad Rabrab a dévoilé récemment son mégaprojet, prévu dans la zone côtière de Cap Djenat, dans la wilaya de Boumerdès, et qu'il compte mener en partenariat avec le géant italien dans le domaine, Danieli. Au terme de son investissement, Cevital a évalué son projet à quelque deux milliards de dollars et le complexe, s'il vient à être construit, produira quelque 10 millions de tonnes de rond à béton annuellement, selon les prévisions préliminaires établies. Toutefois, il importe de préciser que le groupe Cevital compte faire accompagner son projet sidérurgique par une série d'investissements lourds dans la zone de Cap Djenat, dont un complexe pour le montage des équipements de construction et un port pour le trafic commercial qui permettra de désengorger celui d'Alger. Enfin, le premier groupe agroalimentaire privé a tracé un programme d'investissement de 20 milliards de dollars dans cette zone à long terme. A l'heure actuelle, le complexe d'El Hadjar, repris en 2001 par le groupe indien, est l'unique producteur algérien dans le domaine métallurgique et sidérurgique. Après sa relance, le complexe, sis dans la wilaya de Annaba, atteint un volume de production qui dépasse les 40 000 tonnes par jour. Il y a quelques mois, le complexe a mis en marche un nouveau laminoir d'une capacité de 600 000 tonnes annuellement. Avec les trois nouveaux projets, prévus à Jijel et Cap Djenat, s'ils viennent à être concrétisés, ils permettront de relancer d'une manière effective l'industrie sidérurgique en Algérie et, par ricochet, l'industrie lourde.