Brouillard n Si sous d'autres cieux, des élections aussi importantes que celles de la FAF et de la LNF suscitent débats et présentations de programmes, chez nous ce sont les jeux de coulisses qui l'emportent. A quelques encablures d'une assemblée générale élective de la FAF très attendue, seul Abdelkader Chaâbane, président de la ligue de football de Biskra et ancien responsable de la défunte Commission centrale d'arbitrage (CCA) du temps de Raouraoua, a déclaré officiellement sa candidature. Pour rappel, Chaâbane, qui est également président d'APC de Lichana, une commune relevant de la wilaya de Biskra, s'est déjà présenté à ces «joutes» lors du dernier scrutin, mais s'est fait distancer par l'actuel président Hamid Haddadj. Mieux encore, Chaâbane a l'intention d'animer une conférence de presse pour présenter les grands axes de son programme en prévision de ce nouveau mandat convoité, au moment où dans les coulisses la bataille fait rage pour essayer de placer tel ou tel candidat, mais aussi pour barrer la route à tel ou tel autre. Pour les initiés des éternelles batailles rangées pour l'élection fédérale, on évoque déjà les grandes manœuvres de la FAF pour permettre à l'équipe sortante de briguer de nouveaux postes dans les futures sphères décisionnelles, tout en prenant le soin de court-circuiter le passage d'autres membres indésirables, nous dit-on. C'est ainsi qu'on parle, par exemple et avec insistance, d'un front anti Ali Malek, le président sortant de la LNF qui, selon plusieurs sources, n'est plus en odeur de sainteté en haut lieu. Dans le même temps, on s'efforce de convaincre Mohamed Mecherara, l'ex-président de la LNF de revenir aux affaires, mais ce dernier n'est pas vraiment chaud et a même déclaré que l'atmosphère et la situation actuelle de notre football ne s'y prêtent pas. L'ancien président de la FAF, Mohamed Raouaraou, fait également l'objet de plusieurs sollicitations de la part de certains cercles, mais le concerné a écarté tout retour aux affaires du football algérien, surtout qu'il a mieux à faire ailleurs, que ce soit au niveau de la CAF où il brigue – et ce n'est plus un secret pour personne – le poste de président, au niveau de l'UAFA, où il préside la commission la plus importante, celle de la compétition, et enfin à la FIFA, où il a été désigné président de la Task Force, une commission chargée des conflits. Il a même confié à certains amis proches, comme l'a affirmé Mustapha Kouici lors d'une déclaration à la radio, que Raouraoua n'était pas intéressé par ce poste. Cela dit, on prête à la tutelle, soit le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS), des intentions sérieuses «d'assainir» le milieu du football, décrié depuis plusieurs années dans les hautes sphères du pays. Sauf qu'à ce jeu, le MJS serait plutôt proche des thèses de l'actuel président Haddadj, ce que dénoncent plusieurs parties qui œuvrent, elles, pour plus d'équité et de démocratie. Mais peut-on vraiment parler de démocratie dans notre football ? C'est de l'utopie lorsqu'on sait comment se sont déroulées les assemblées générales précédentes et bien évidemment celles à venir où tout est cousu de fil blanc à l'avance. Qu'en est-il des autres candidats ? Haddadj, dont le mandat se termine, pourra-t-il contourner le décret 405-04 qui interdit un second mandat au moment où la constitution algérienne a été amendée en faveur d'un troisième mandat pour le premier magistrat du pays ? La FIFA appréciera-t-elle Haddadj, si ce dernier a l'intention de vouloir prolonger son règne à la tête de la FAF ? Allik et Serrar seront-ils candidats ?l Reste la thèse du football aux footballeurs que défendent plusieurs acteurs et dont les deux têtes de liste ne sont autres que Saïd Allik et Abdelhakim Serrar, respectivement présidents de l'USM Alger et de l'Entente de Sétif. Les deux hommes ont, moult occasions, fait part de leurs intentions de tenter l'aventure à la tête du football national pour pouvoir vraiment faire bouger les choses de l'intérieur, mais ils attendent, nous dit-on, des garanties. Car cela ne sert à rien de courir et de griller ses cartes, si nous n'avons pas la bénédiction et l'appui d'en «haut». Pour l'instant, rien d'officiel n'a filtré de la part de ces candidats potentiels, mais l'effervescence ne cesse de gagner les fiefs des acteurs de la balle ronde et les coulisses s'agitent déjà pour mener campagne pour tel ou tel autre candidat. Espérons seulement que toute cette agitation quitte la clandestinité pour s'afficher au grand jour et en public à travers un débat constructif autour de programmes innovants, réformateurs, voire révolutionnaires pour l'avenir du football algérien, comme ne cessent de le ressasser plusieurs personnalités de la discipline, dont les deux présidents Serrar et Allik.