La décision du ministère de la Jeunesse et des Sports d'invalider l'assemblée générale élective de la Ligue nationale de football, tenue le 22 juin dernier, suscite un large débat au sein de la grande famille du football. Cette action va encore retarder la préparation et la reprise des compétitions dans la mesure où elle bloque une structure qui a en charge l'organisation et la gestion de la compétition. La décision du MJS place la Fédération algérienne de football (FAF) dans une situation inconfortable. Elle va devoir, si tout ne rentre pas dans l'ordre rapidement, s'occuper des missions que les statuts confèrent à la ligue nationale. Quelques heures après la réception de la correspondance du MJS qui l'informe que l'AGE de la LNF est invalidée, la FAF s'est penchée sur le dossier pour tenter de trouver des réponses au problème posé. Rappelons que le déroulement de l'AGE de la LNF n'a été marqué par aucun recours, objection, griefs des membres présents. Du côté de Dély Ibrahim, les dirigeants fédéraux ne manifestent aucun signe d'inquiétude devant cette situation. Un membre du bureau fédéral souligne : « On n'arrive pas à saisir les vraies motivations qui ont débouché sur cette décision. Cet aspect, purement réglementaire, ne peut être traité ou réglé par une décision de la tutelle. La justice est la seule partie habilitée à se prononcer et rendre un verdict. Pourquoi cette précipitation ? », s'interroge notre interlocuteur. De toute façon, quelle que soit la suite réservée à cette affaire, le résultat des courses sera le même. Si l'assemblée générale est re-programmée, il n'y aura pas d'autres candidats que ceux qui étaient présents dans la salle de conférences de l'hôtel Riad, le 22 juin 2006. De nouveau, des turbulences assombrissent les relations MJS-FAF, un moment mises en sourdine par les deux parties. A priori, la tutelle n'a pas abandonné son « projet » de régenter le football, quitte à passer sur le ventre de la FAF et ses responsables. Après le feuilleton à rebondissements de la deuxième moitié de 2005, tentatives de faire échouer les deux assemblées générales organisées à la fin du mandat de l'ancien président de la FAF, Mohamed Raouraoua, la constitution d'une sélection de jeunes loin de l'autorité de la FAF, le recrutement de Peter Schnittger par le MJS et dont le statut vis-à-vis de la FAF reste un point d'interrogation, les demandes répétées de report de l'AGE de la LNF, la tutelle a fini par agir. Que va-t-il se passer maintenant ? Bien malin celui qui peut répondre à cette question. Toutefois, un risque majeur subsiste. Celui de l'exclusion des sélections et clubs algériens de toute compétition internationale (amicale ou officielle) par les instances internationales (FIFA, CAF), si elles prennent connaissance de la dernière décision du MJS. Le risque est réel et chaque protagoniste devra assumer ses responsabilités. Il serait regrettable que la JS Kabylie, le NA Hussein Dey et les sélections U17, U19 et les olympiques qui préparent leur rendez-vous, respectivement face à Asanti Kotoko (ligue des champions), coupe de la confédération, l'Egypte et Centrafrique, sans oublier les Verts qui doivent rencontrer le Gabon en match amical le 16 août et la Guinée le 3 septembre, sans oublier le MC Alger, l'ES Sétif et le CAB Bou Arréridj, en coupe arabe. A force de jouer avec le feu, le football algérien se brûlera les ailes. C'est peut-être sa (triste) destinée.