Ressemblance n Ne croyez surtout pas que seul l'Algérien moyen, l'Algérien lambda, celui de tous les jours est passionné, compliqué, toujours le «nif» pour crier à la hogra. Nous sommes à l'évidence faits de la même pâte et coulés dans le même moule. Tous autant que nous sommes, même nos célébrités internationales qui ont besoin, en principe, de soigner leur image comme toutes les vedettes de la planète sous peine de disparaître, ne font pas exception à la règle. Prenons le cas de Zidane. Il est Français, nous le savons. Il est même la star la plus admirée et respectée des Français. La plus adulée jusqu'à en devenir l'icône. Mais ses gènes ne sont ni blacks, ni bleus, ni blancs, ni rouges ni d'aucune autre couleur, sinon celle de la lointaine Kabylie de ses ancêtres. Bouillonnante, impétueuse… Souvenez-vous du dernier Mondial. L'équipe de France, dont il était le capitaine, disputait devant un milliard de téléspectateurs la Coupe du monde face à l'Italie. Toujours elle. Voyant que le titre échappait totalement à son équipe, un joueur italien n'a rien trouvé de mieux pour perturber le match, que de prendre Zidane à partie et de l'insulter. Avec des mots qui font mal à n'importe quel Algérien dès lors qu'il s'agit de l'honorabilité de sa sœur. Zidane, en direct, face aux chaînes télé de la planète entière se tourne fonce droit sur le joueur italien et lui plante la tête dans la cage thoracique. Le coup est tellement brutal que le Rital faillit passer l'arme à gauche. Et bien sûr, ce qui devait arriver arriva. Zidane est expulsé de la pelouse et l'équipe de France va jouer le reste du match affaiblie et déséquilibrée. Bref, le «nif» de Zidane a fait perdre à la quatrième puissance du globe le plus prestigieux trophée de football. Un autre exemple qui illustre, une fois encore, ce que ce «foutu nif» est capable de faire. Il y a presque deux décennies, l'équipe nationale était au Caire pour disputer contre son homologue égyptienne, un match dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du monde. A la fin de la partie, une bagarre éclate entre joueurs et supporters. Les jurons pleuvent de tous les côtés. Le pugilat est énorme. Un défenseur égyptien, dans la mêlée, perdra un œil. Qui a lancé le fameux verre qui a aveuglé le malheureux ? C'est personne et tout le monde à la fois. Lakhdar Belloumi est tout de suite pointé du doigt. Il faut dire aussi que notre coqueluche nationale ne s'est pas croisé les bras pendant cette bataille rangée. Il y a pris part lui aussi. Jusqu'à quel point ? Lui seul le sait. Il n'empêche, au-delà des événements qui ont enflammé le stade cairote, que nos vedettes, pour ce qui est du «nif» savent mouiller la chemise… et advienne que pourra. D'ailleurs, dans les pays du Moyen-Orient, on nous appelle chaâb el-nervasa (peuple des nerfs). Ce caractère nettement trempé de l'Algérien est parfois à l'origine de situations incroyables. Même nos hadji, des septuagénaires et des octogénaires généralement inoffensifs, sont capables de cogner quand ils sont victimes de hogra. Arnaqués par les sous-fifres d'une «bitha» (délégation) défaillante et vraiment à côté de ses «pompes», des pèlerins, l'année dernière, en sont venus carrément aux mains à La Mecque à la suite d'une très mauvaise distribution de chambres à l'hôtel. Cette affectation au pif décidée par un étranger ne tenait compte, en effet, ni des couples, ni des familles ni d'aucun critère familial ou parental. C'est un ancien cadre à la retraite qui mettra tout le monde d'accord et ramènera la paix dans la petite communauté. Pour la petite histoire, ce même cadre, octogénaire et assagi, s'était copieusement chamaillé… avec le pilote d'Air Algérie quelques minutes avant le décollage pour Djedda !