Concert n Chabab El Andalus de Rabat a gratifié, dans une ambiance familiale, le public algérois d'une prestation musicale magistrale. Une soirée mémorable, que le public algérois n'est pas près d'oublier de si tôt, a eu lieu, hier, à la salle Ibn Zeydoun (Ryadh El-Feth), dans le cadre de la 3e édition du Festival international de musique andalouse et des musiques anciennes «Festiv Algérie», qui se tient jusqu'au 25 décembre. Une salle pleine à craquer, il n'y avait plus de place pour s'assoir, ne serait-ce que parterre, et un monde fou attendait dehors. La salle, elle, affichait complet. Mais, on comprend très vite pourquoi tant de monde et tant d'engouement : Chabab El-Andalus de Rabat (Maroc) y était, et donnait un magistral concert de musique andalouse : 4 violonistes, 3 luthistes, 1 violoncelliste, 2 percussionnistes et un joueur de r'bab, accompagnaient les deux chanteurs (contre-voix, feminine et masculine), tout de blanc vêtus, chaussés des babouches et coiffés d'une chéchia, pour les hommes, et une magnifique robe bleue, pour cette dame à la voix mélodieuse et entraînante.L'orchestre Chabab Al-Andalus de Rabat, fondé en 1987, par Hadj Mohamed Bajeddoub, musicien et maître du samaâ, doté d'une voix puissante et chaude, a représenté le Maroc dans plusieurs manifestations internationales, dont l'animation de nombreux concerts en Algérie, et sa participation à deux résidences artistiques avec L'Ensemble national algérien de musique andalouse, a donné un cachet exceptionnel à ce Festival, dont Rachid Guerbas, commissaire général, dira : «Ce festival se veut un lieu où chacun s'enrichit de la culture et de l'expérience de l'autre, où chacun prend conscience du fabuleux trésor qu'il doit à l'autre et du privilège que chacun a de se reconnaître dans l'autre...», avec une véritable démonstration, vocale et musicale, de cet art ancestral qu'est la musique andalouse, avec des «noubas» à textes poétiques, excellemment exécutées, aidé, bien entendu, par un public entièrement acquis à ces exécutions musicales, qui reprenait en chœur les paroles, pour les passionnés, et tapait des mains, pour les amateurs, mais en tout cas, tout le monde y a participé, et d'ailleurs ce même public, fera «rasseoir», à deux reprises, l'orchestre, pour des noubas supplémentaires, ce que fera Chabab Al-Andalus, avec plaisir et avec brio surtout. À la fin du concert, Amine Debbi, chef d'orchestre du groupe, a tenu à remercier et à gratifier ce magnifique public algérien, dans une ambiance familiale et avec des mots très touchants et très significatifs, en parlant des liens fraternels qui existent entre Marocains et Algériens, en déclarant : «Le même sang circule dans nos veines ; le sang a des raisons que la politique finira par comprendre».