Perspective n Les prévisions de production d'huile d'olive dans la wilaya de Béjaïa, établies initialement à 15 millions de litres, ont été revues à la hausse pour atteindre une jauge de 21,5 millions de litres. Ce «redressement» s'explique, selon la chambre de l'agriculture, par les niveaux des rendements atteints en ce début de campagne oléicole, indiquant que plus de 5 millions de litres ont déjà été collectés sur un volume trituré d'olives estimé à 270.00 quintaux, sachant que la campagne qui a touché prés de 31 % seulement du verger oléicole, soit 15 000 hectares, a produit 400.000 quintaux, laissant augurer «une moisson prometteuse» avec des rendements moyens de plus de 17 litres par quintal. «Cette récolte n'est pas exceptionnelle, mais indéniablement, c'est la meilleure de ces quatre dernières années», s'est réjoui le secrétaire de la chambre, M. Oussalah qui fixe à l'année 2004, la plus belle campagne au cours de laquelle il a été réalisé 28,8 millions de litres, avant que le verger ne se rétrécisse du fait d'une conjonction de facteurs limitatifs dont l'enneigement, la sécheresse et les incendies. L'amélioration significative de la saison actuelle est due, a-t-il expliqué, à l'amélioration des conditions climatiques et pluviométriques, ainsi que des conditions de collecte. Dans beaucoup d'endroits, du fait de l'implication des associations villageoises, qui ont imposé un calendrier pour les cueillettes, l'olive n'a été récoltée qu'à maturité, autrement dit à un «moment ou le fruit, physiologiquement fort, se gorge d'huile». De plus, d'aucuns ont relevé l'affinement des méthodes utilisées autant dans la cueillette, la conservation avant traitement que dans la trituration. «Au champ, l'olivier est de moins en moins agressé ou blessé conséquemment au recul de la pratique du gaulage, alors que pour ce qui est de la transformation, on fait de plus en plus attention aux températures pendant les broyages, et au temps consacré aux traitements manifestement de plus en plus réduits», a dit M. Oussalah pour expliquer les bons rendements atteints et la qualité des huiles prélevées. Cette campagne, bénéficiant des effets impulsés à la filière (accroissement ou réhabilitation du verger, acquisition de matériels de production, stockage et extraction), est attendue par l'association des oléiculteurs non seulement pour réduire le prix de l'huile d'olive, mais aussi pour consolider leur démarche qualité, par une labellisation du produit fini. Les expériences amorcées la saison dernière ont révélé une tendance des produits locaux à se rapprocher des normes standards de l'huile vierge. «Sur 10 échantillons prélevées des huileries de la Soummam, six se sont avérés contenir de l'huile vierge avec des taux d'acidité inférieurs à 1,6», a affirmé M. Oussalah qui plaide pour «accompagner désormais la filière dans une démarche d'identification du produit».