Précaution n La grippe ne semble pas atteindre le seuil de l'épidémie en Algérie, mais la prévention s'impose notamment pour les personnes âgées et les malades chroniques. Selon le docteur Fawzi Derrar, directeur du laboratoire national de grippe au niveau de l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA), qui intervenait hier au forum El Moudjahid, l'OMS, vise la couverture d'ici l'année prochaine de 75% de cette population qui ne l'est pas encore en raison du manque d'information. Une opération qui nécessite, de 3 à 3,5 millions de doses supplémentaires. Bien qu'il n'y a pas encore un risque d'une pandémie grippale, le Dr Derrar a annoncé qu'il n'est toujours pas trop tard pour se faire vacciner chez nous. En revanche, il a confirmé la présence d'un virus de type «B», mais qui n'a pas l'habitude de circuler dans cette période de l'année. «Au niveau de l'institut Pasteur, nous sommes actuellement à 300 prélèvements arrivés à l'institut. ce qui est surprenant cette année, c'est l'existence d'un type de virus qui circule que nous n'avons pas l'habitude de voir en cette période de l'année. C'est peut être dû aux changements climatiques. Nous n'avons que les cas de type «B» qui circulent et nous sommes en train de voir son impact dont les résultats seront connus dans les prochains jours», a-t-il souligné. En matière de campagne de vaccination, il faudra, selon lui, qu'on aille vers plus de tonus. En effet, M. Derrar qualifie d'insuffisantes les 1 100 000 doses du vaccin antigrippal prévues depuis le mois d'octobre, pour la campagne de vaccination 2008-2009, dans le cadre des objectifs du millénaire fixés par l'OMS à l'horizons 2010. le Dr Derrar a rappelé qu'«actuellement, 500 000 à 1 million de morts sont enregistrés chaque année dans le monde et de 250 000 à 500 000 morts en Afrique». «Parallèlement à cela, nous avons vu que la vaccination antigrippale diminuait nettement les mortalités dues à la grippe», a-t-il ajouté. Le Dr Derrar a expliqué, en outre, que le vaccin est remboursable à 100% par la Cnas pour les personnes âgées et celles atteintes de maladies chroniques. «il leur suffit de présenter une ordonnance à l'officine pour récupérer leur vaccin gratuitement. Le pic de la grippe a été enregistré au mois de février lors de la précédente campagne. Donc, il n'est pas trop tard de se faire vacciner», a-t-il souligné. Pour sa part, le Dr Toufik Mehdi, directeur des opérations de vaccination au niveau de Sanofi Pasteur – l'un des partenaires de l'Institut Pasteur – a indiqué que la quantité des vaccins mise sur le marché national est bien en deçà des besoins nationaux et rappelé que les personnes âgées devraient être privilégiées en matière de vaccination. Le Dr Derrar, quant à lui, a rappelé l'importance du réseau national de surveillance de la grippe Grog. «pour cette année, nous nous basons sur les complications de la grippe qui sont les pneumonies et les laryngites. Pour les caractéristiques de surveillance des années prochaines, nous inclurons les critères de la mortalité ce qui nous permettra de rattacher la mortalité directement ou indirectement à la grippe», a-t-il encore expliqué.