Résumé de la 5e partie n Le détective interroge Stinger -un collègue du frère de Minnie- qui l'informe que ce dernier est une personne tranquille et il le conduit chez sa petite amie... On roulait avec les vitres baissées. Mais il faisait tellement lourd que ça ne servait pas à grand-chose. Des éclairs jetaient des lueurs au sud comme un tube au néon qui va mourir. On avait parcouru la moitié de la rue quand on a vu une fille pieds nus, vêtue d'un short gris et d'un haut noir à dos nu, arriver en courant à notre rencontre au beau milieu de la chaussée. — C'est elle, a dit Stinger. Bitsy. La copine à Verlyn. Elle avait des cheveux bruns et bouclés, des bras et des jambes blancs et bien en chair. Elle s'est jetée sur ma portière et on a vu une rose tatouée sur le renflement de son sein gauche quand elle s'est penchée à l'intérieur. «Y'a un type avec un couteau ! Un type avec un couteau !» Je lui ai conseillé de nous attendre au Popeye's Chicken, où il y a de la lumière. Stinger a dit : — Allons jeter un coup d'oeil. On a trouvé l'immeuble et on a vu à travers une clôture grillagée deux types minces, torse nu, qui fumaient près de la piscine. Le Blanc portait un pantalon noir, l'autre un short ocre, et il avait une épaule enveloppée dans quelque chose de blanc qui laissait passer une tache de sang, comme une grosse rose rouge. — Il est vivant, a dit Stinger ; mais il a morflé. Verlyn aurait pu être une panthère dorée, avec ses yeux jaunes et ses fortes mâchoires. Tout en tirant sur, sa cigarette il gardait un œil sur la porte d'accès à la piscine. Je lui ai dit que j'étais un ami de sa sœur. Il a hoché la tête, sans faire de commentaire. C'est le Blanc qui a parlé. Il avait les cheveux tondus assez ras pour laisser voir les petits clous qui dessinaient une pointe de flèche dans la peau de son crâne. Je suis pas très facile à impressionner, mais j'avais du mal à en détacher les yeux. Il a expliqué qu'il était en train de regarder un match avec Verlyn et la fille au moment où ce camé était sorti de la chambre du fond. — De ma propre chambre ! Encore heureux, mec, qu'il était pas complètement défoncé ! Verlyn ne l'a pas contredit. Il regardait fixement quelque chose qu'aucun d'entre nous ne voyait. J'ai tendu ma carte et je leur ai dit que s'ils avaient encore des problèmes, n'importe lesquels, ils n'avaient qu'à m'appeler. J'ai ajouté, pour Verlyn, qu'il pourrait appeler sa sœur, aussi. Son expression a changé et il a dit : — Vous gardez tout ça pour vous, d'accord ? — Pas de problème. On est sortis de cette cour, Stinger et moi, en voyant arriver les voitures bleu pâle de la police. Pas la peine de leur faire perdre leur temps, ni le nôtre. A notre retour dans le parking de Kroger's, les nuages commençaient à crever et l'air était plus vif, plus léger. — Merci, mec, j'ai dit. — Y'a pas de quoi, mon grand. (à suivre...)