Chantiers n Eclipsée jusque-là par les impressionnants mégaprojets alloués à la ville et à la wilaya, la question du réaménagement du centre-ville revient au galop ces derniers mois. En effet et contrairement à une tradition bien établie qui faisait la part belle aux embellissements hâtifs, superficiels et donc souvent bâclés, les réaménagements prévus, cette fois, au centre de l'antique Cirta (place des Martyrs, ex-place de la Brèche) tranchent avec les pratiques du passé, par leur ampleur et, surtout, par l'approche et la démarche qui les sous-tendent. Au moment où vont bon train les préparatifs en prévision de la métamorphose du centre-ville, nombreux parmi les Constantinois – ceux-là mêmes qui se sont souvent plaints de ne pas être associés aux projets engageant le devenir de leur cité – font part aujourd'hui de leur satisfaction de se voir impliqués pour enrichir, à travers des idées et des propositions concrètes et faisables, le projet de réaménagement du «cœur palpitant» de Constantine. Cette approche «participative», proposée par l'Assemblée populaire de wilaya (APW), a déjà donné lieu, en août 2008, à la création d'une commission mixte réunissant quatre représentants de l'APW, quatre autres de l'APC et des représentants de quatre directions de wilaya, à savoir l'urbanisme, le transport, le commerce et l'environnement. Engageant une réflexion sur le sujet, la démarche suivie jusque-là par cette commission dans la recherche des moyens à mettre en œuvre pour réhabiliter ce carrefour central de la ville avant d'initier une étude technique et de faisabilité dans ce sens, incite à l'optimisme. Selon le rapport qu'elle a présenté lors de la dernière session de l'APW, la commission mixte de réhabilitation du centre-ville de Constantine se propose de poursuivre ses consultations avec toutes les parties et les compétences susceptibles d'apporter des propositions intéressantes et surtout faisables. C'est qu'il y a urgence à redonner à ce point de convergence de la ville, un visage digne de la réputation de ville millénaire qui poursuit Constantine, tout comme son statut de capitale régionale et culturelle du pays. Parmi les parties qui seront invitées à présenter des propositions concrètes et des maquettes réalisables, le rapport de la commission cite la société civile et scientifique au grand complet activant dans ce domaine. On y dénombre, entre autre, l'Ecole des beaux-arts, des enseignants et des étudiants de l'université, notamment sa faculté d'architecture d'urbanisme et des sciences de la terre, ainsi que tous les bureaux d'étude, architectes et artistes intéressés. En attendant la mouture définitive du projet, la commission, qui a établi un constat des plus amers sur la situation actuelle du centre-ville, émet quelques idées de réaménagement qu'elle dit soumettre à débat. Beaucoup de choses ont été, dans un passé récent, soit implantées au plus mauvais endroit, soit mal conçues, soit encore mal réalisées, déplorent les habitants.