Constat n Les affaires liées à la cybercriminalité, menées par les services de la Police judiciaire, sont d'une extrême complexité, du fait qu'elles sont traitées sous une dimension multinationale. «La cybercriminalité, ce sont toutes les infractions prévues par l'article 394-bis du code pénal promulgué en 2004 qui réprime toutes les atteintes aux systèmes de traitement automatisé de données. C'est aussi la criminalité classique véhiculée par les systèmes de communication, que ce soit par Internet ou par la téléphonie, ou d'une manière générale par les nouvelles technologies de l'information et de la communication», explique le commissaire, Samir, de la direction de la police judiciaire. «La cybercriminalité est un nouveau phénomène en Algérie, son caractère transnational rend la tâche plus difficile aux spécialistes d'où le problème d'identification des auteurs qui se pose avec acuité», ajoute-t-il. Il explique que la difficulté réside essentiellement dans le repérage du «cyber délinquant» qui nécessite une enquête très approfondie et une coopération internationale. Selon lui, la machine est lourde, voire très compliquée, «la localisation du crime n'est pas chose facile, du fait que, souvent, ce délit peut se passer en Algérie alors que son auteur est installé dans un autre pays». L'autre difficulté est relative au problème de l'inexistence d'une technicité développée. C'est pourquoi, dira-t-il, la Dgsn a accordé beaucoup d'importance à ce volet et a déployé des moyens énormes et efficaces pour faire face à la criminalité sous ses différentes formes. Il a précisé qu'un dispositif de lutte a été d'ores et déjà mis en place. En ce sens, un programme de formation a été engagé en faveur des cadres de la police depuis l'an dernier. Durant la période 2007-2008, près d'une centaine d'éléments ont bénéficié de stages chapeautés par des spécialistes étrangers qualifiés dans ce domaine. Notons aussi que la formation du personnel ne se limite pas uniquement à la lutte contre la cybercriminalité, mais elle est aussi dirigée contre la criminalité classique comme le trafic de drogue, de véhicules, le blanchiment d'argent… Sur un autre registre, notre interlocuteur affirme que de nombreuses affaires d'escroquerie sont actuellement en cours de traitement. Quant aux affaires relatives aux détournement de fonds, l'Algérie est protégée par le fait que son système de crédit n'est pas très développé. Les virements ne se font pas par voie électronique. «Le commerce électronique n'existe pas en Algérie, donc l'usage frauduleux est très limité ou presque inexistant», explique le commissaire. En matière de prévention, la Dgsn a organisé des journées et des portes ouvertes pour mieux sensibiliser la population quant à la menace informatique.