Facteurs n Les mutations profondes qu'a connues la société, ces dernières années, conjuguées au manque de temps et d'infrastructures, ont été pour beaucoup dans le recul de la pratique sportive. Pour justifier leur manque d'intérêt pour la pratique sportive, certains évoquent un manque de temps. «Je vais certainement vous étonner, mais cela fait 12 ans que je n'ai pas fait ne serait-ce qu'un petit footing. La dernière fois que j'ai joué à un match de football remonte à 1996. A l'époque, j'étais lycéen et je prenais régulièrement part aux activités sportives organisées au niveau de notre établissement. Mais depuis que j'ai eu mon baccalauréat, je n'ai pas eu l'occasion de m'adonner à mon sport préféré ou à une autre discipline tant j'étais pris par mes études puis par mon travail.» Pour Abdennour qui s'exprime ainsi, la pratique du sport est un luxe : «Je veux vraiment faire des footings chaque matin, mais mon travail m'en empêche. Je bosse six jours sur sept et parfois plus, et croyez-moi si je vous dis que je n'ai pas une demi-heure pour moi dans la semaine.» Ce diplômé de l'Ecole supérieure de banque (ESB) de Bouzaréah, à Alger, qui exerce dans un cabinet d'expertise, est marié depuis plus de deux ans. Et il ne va pas tarder à devenir papa : «Quand je ne suis pas au travail, je suis avec ma femme». Contrairement à Abdennour, Nassim, 27 ans, n'est pas pris par son boulot, encore moins par sa famille. Célibataire et exerçant à mi-temps comme agent de sécurité au sein d'une entreprise privée, il ne pratique aucune activité sportive pourtant. La raison ? «Là où j'habite (en Haute Casbah, ndlr), il n'y a pas d'infrastructures sportives. Pire encore, il n'y a même pas d'spaces où courir», explique-t-il, sans trop convaincre. Certes, ce problème existe, mais il n'est pas insurmontable. A dire vrai, il est très difficile pour une personne qui n'a pas pratiqué d'activité sportive dans son enfance de le faire une fois adulte. En d'autres termes, «le sport est une éducation qu'on reçoit et assimile quand on est petit. Si aujourd'hui beaucoup ne s'adonnent à aucune activité sportive, c'est surtout parce qu'ils n'ont pas été élevés dans ce sens», affirme Abdennour. Sur un autre plan, les mutations profondes qu'a connues la société, ces dernières années, avec une urbanisation effrénée notamment, ont généré une diminution de la pratique sportive. Sur ce registre, il est utile de souligner que les enfants d'aujourd'hui ont de nouveaux loisirs. Bon nombre d'entre eux préfèrent, par exemple, regarder un dessin animé à la télévision ou s'adonner à une partie de jeux électroniques plutôt que de faire un footing. Dans bien des cas, leurs parents trouvent mille et une difficultés d'ailleurs pour les convaincre de l'utilité d'une inscription à une activité sportive. Autres temps, autres mœurs !