Brahim Noual, directeur de l'Institut supérieur des métiers de l'art de la scène, a, pour sa part, exprimé «la nécessité d'organiser les assises de la critique et de lancer les débats sur la légitimité, les devoirs et les fonctions sociales de la critique théâtrale», parce qu' «à la critique professionnelle et raisonnée, a-t-il estimé, s'est substituée la critique d'amateur et d'humeur» ; celle-ci, a-t-il indiqué, a «décrédibilisé le métier et la fonction». «Il faut sortir, et pourquoi pas, avec un code éthique», a-t-il souligné. Cela suppose formation et encadrement des critiques et dans le domaine journalistique et dans celui de l'université. En somme en faire des spécialistes. Car, le critique doit, a-t-il relevé, «s'illustrer dans un message de paix au service de l'art et du public». Et cela de manière à rendre compte de façon visible «l'analysibilité de la représentation simple, précise et conforme aux règles de l'esthétique». Brahim Noual, pour qui la critique est «un métier et une foi», a cité Herzen à propos du critique, en disant «le critique doit avoir une esthétique de la raison tournée vers la vie, et doit aussi acquérir la richesse en appréciation et jugement concret et entretenir la formation des différentes vues esthétiques». Parce que, a-t-il estimé au final, «c'est de l'esthétique de l'art scénique que doit s'élancer la critique théâtrale, car l'œuvre d'un artiste est rattachée par des liens indissociables à la vie de sa cité, de son pays et de sa patrie. Plus le critique pénètre intimement et avec force les questionnements et les problèmes de son temps, plus il s'exprimera avec vigueur – ou rigueur – et autorité sous sa plume.» Pour que la critique théâtrale se développe en Algérie, il faut plus de passion et de rigueur. Brahim Noual appelle les responsables des rédactions, à accorder à la critique d'art dramatique plus de place et de moyens dans leur colonne. Et de conclure : «je dirai que la critique doit s'engager plus et mener tous les combats pour que la culture – et le théâtre en particulier – retrouve sa place et sa fonction.»