Avertissement L?Equipe nationale a raté l?occasion de quitter le pays sur une meilleure note que cette défaite face au Mali (0-2) qui a mis à nu le manque de préparation et de cohésion de la sélection. On savait un peu que cette équipe du Mali, fuyant la pression de Bamako, allait poser des problèmes aux coéquipiers de Belmadi lors de cette dernière répétition avant la CAN 2004, mais de là à recevoir une telle douche, avouons qu?on ne s?y attendait pas vraiment. En soi, cet échec cuisant tombe à point nommé pour permettre à Saâdane et à ses collaborateurs de procéder aux réglages qui s?imposent avant d?affronter le Cameroun. Il faut dire que le but encaissé dès la 5e minute de jeu a complètement chamboulé les données du match. La défense algérienne n?avait pas eu le temps de prendre ses repères que le sociétaire de Tottenham Hotspur, Frédéric Kanouté, décale Dramane Traoré qui fusille Mezaïr. Saâdane a, comme il se doit, rendu à la fin hommage aux Maliens, adversaires de qualité, selon lui, bien organisés, notamment en défense, et dont le potentiel physique a gêné les Verts. Et pourtant, ces derniers ont repris les man?uvres à leur compte en multipliant les assauts et les combinaisons pour essayer de déstabiliser l?arrière-garde malienne bien placée autour de la paire Ibrahim Thiam, Bassala Touré. Ouadah, l?une des satisfactions avec Yahia derrière, a distillé plusieurs bons ballons à ses attaquants Akrour et Boutabout, Belmadi a tenté quelques débordements alors que Mamouni s?emmêlait les pinceaux dans la récupération et surtout la relance. Sur un terrain, toujours, handicapant pour des joueurs algériens plutôt techniques, l?absence de Mansouri se faisait sentir, alors qu?un Cherad, plus frais, aurait pu débuter la partie à la place d?un Akrour très gêné par le marquage strict des défenseurs maliens. Dans le dernier quart d?heure du premier half, le pressing algérien a failli porter ses fruits, n?était la vigilance in extremis des défenseurs maliens. L?arbitre tunisien, M. Zahmoun, sifflera la première période sur un coup franc dangereux pour le Mali, détourné finalement en corner. De retour des vestiaires, Zafour prend la place de Belloufa, accrédité d?une performance honnête, et Kraouche celle de Mamouni afin de donner plus de liant dans les actions offensives. Mais le bloc malien ne bouge pas malgré les remplacements d?Henri Stambouli. Pour leur part, les Algériens n?arrivaient pas à accélérer le mouvement et à transmettre le bon ballon au bon moment. Le manque de cohésion est alors flagrant. Les duels sont souvent perdus face à des Maliens puissants et qui ont de la qualité. Ce cafouillage des Algériens en ce début de seconde période irrite le public qui décide de changer de camp, sifflant ses propres joueurs et applaudissant à coups de olé les Maliens. Profitant de la tournure des événements, Kanouté, encore lui, bien parti sur l?aile gauche, centre admirablement sur B. Traoré qui reprend victorieusement (58?). Les partenaires de Kraouche sont K.-O. debout et auront du mal à réagir, surtout que le public a redoublé d?hostilité. Les changements apportés par le staff technique n?apporteront rien de nouveau à la pâle copie des Verts. La seule occasion de réduire la marque fut lamentablement ratée par Akrour, avant qu?il ne soit remplacé par Cherad, à la suite d?un bon débordement de Boutabout sur l?aile droite. La rencontre se termine après cinq minutes de temps additionnel et les Verts quittent le terrain sous les huées de leurs supporters, tout en s?efforçant de dégoupiller l?importance de ce revers. Mais bon, une douche froide, ça peut toujours éveiller les esprits et rectifier les attitudes.