Soupe de python ou de varan, braisé de vipère ou de crocodile : les reptiles en tous genres sont la spécialité du «restaurant du zoo» d'Abidjan, où habitués et curieux viennent chaque jour goûter «la chair tendre».. «Dans nos villages, on mange la vipère, le pangolin (mammifère à écailles) et autres. Il faut revaloriser la cuisine africaine.» Du lundi au dimanche, Félix Boussin propose à ses clients une gamme variée de rongeurs, reptiles et autres espèces, à 3 000 FCFA le plat (4,5 euros). «Ici, il y a tout ce que vous voulez : agouti, biche, chat huant, crocodile, écureuil, paresseux, python, sanglier, tortue, singe, vipère...», assure le maître de ce vaste espace de 1 200 mètres carrés, parsemé d'arbustes sauvages et fruitiers, et baptisé «Resto du zoo» par clin d'œil. Comment le chef s'approvisionne-t-il en nourritures si singulières? L'intéressé préfère rester évasif sur son «secret». «J'ai mon circuit d'approvisionnement. Les serpents et les autres animaux dangereux sont tués en brousse avant d'être acheminés ici», raconte Félix. «On ne veut pas prendre de risque.» Avant d'être découpées en menus morceaux, les bêtes sont laissées au soin d'un septuagénaire qui se charge de les débarrasser de leur peau en les plongeant dans les flammes d'un grand feu de bois. Puis Félix tranche lui-même les morceaux, cuisinés sans huile de table «pour préserver le goût naturel».