Beaucoup de sources, notamment celles situées dans les sanctuaires ou à leur proximité, revêtent un caractère sacré. Les eaux sont non seulement bénies, mais posséderaient des pouvoirs, guérissant les maladies, raffermissant le corps et assurant la santé. On conserve aussi cette eau dans les maisons, mais il est certain que la plus bénie est l'eau provenant de la source de Zemzem, à La Mecque. Elle fait partie des présents que les pèlerins, de retour dans leur pays, offrent en guise de cadeau. Mais les eaux des sanctuaires algériens sont également bénies. Dans le sanctuaire de Wedris, en Kabylie, il existe une source appelée Ta'wint n'Wedris, la fontaine de Wedris ou plutôt le bassin de Wedris, alimentée par la source qui s'y écoule. Selon la légende, il n'y avait pas de source à cet endroit, c'est le saint qui l'a fait jaillir en frappant le sol de son bâton. C'est un lieu très visité lors du pèlerinage en hommage à ce saint, qui a lieu en automne. Les femmes y pratiquent le rite d'aqesem ou formulations des vœux, en jetant chacune une pièce de monnaie. S'il se forme des bulles sur la surface de l'eau, c'est que le saint va exaucer le vœu de l'heureuse femme qui pousse des youyous. S'il ne se produit rien, la femme jette une autre pièce, puis d'autres jusqu'à ce que le vœu soit accepté. Les pièces sont récupérées, après la cérémonie, par les enfants des villages environnants.