Le nom de cette période est emprunté au calendrier hébraïque qui l'a lui-même pris du calendrier babylonien qui célébrait, à cette époque, la fête du printemps. Au Maghreb, le nom de Nnisan est associé à une période de pluies bénéfiques pour l'agriculture, pour les hommes et les bêtes. Finies les pluies diluviennes, néfastes pour les hommes et les bêtes qui se produisent durant les journées d'al hussum, par exemple, les pluies de Nnisan sont plutôt recherchées par les hommes et les bêtes. Au cours des journées de Nnisan, on a pris l'habitude de s'exposer à la pluie et d'y exposer le bétail. En effet, on croit que ces pluies, dotées de pouvoirs merveilleux, guérissent toutes les maladies, raffermissent les os des enfants chétifs et font pousser les cheveux. Dans la région de Tlemcen, chez les Béni Snous, on lave les langes des nouveau-nés avec l'eau de Nnisan, qui aurait la faculté de le protéger des maladies et du mauvais œil. Dans la même région, on conserve l'eau de pluie, et on l'utilise en gargarisme contre les maux de dents. On pense que les perles, que l'on retrouve dans la mer, proviennent de cette eau. Dès que l'huître reçoit la goutte, elle plonge au fond de la mer et développe la perle : sa grosseur dépendra de la quantité d'eau absorbée. On y expose aussi les ustensiles pour assurer l'abondance.