Le coup d'envoi de la 2e édition des Journées du film européen – la 1re a eu lieu en 2006 – a été donné, hier, mardi, à la salle Ibn Zeydoun (Riad el-Feth). Le Portugal était à l'affiche avec Alice du réalisateur Marco Martins. Le film raconte l'histoire d'Alice, une petite fille disparue depuis 193 jours, et de Mario, son père, qui se met à sa recherche en y déployant tous les moyens. Tous les jours, Mario s'en va d'une ruelle à l'autre, d'un quartier à l'autre, répétant quotidiennement le même parcours qu'il a fait le jour où sa fille, Alice, a disparu. L'obsession de la retrouver le conduit à installer des caméras vidéo en vue d'enregistrer le mouvement des rues de la ville, espérant, par là, trouver une piste parmi tous ces visages de cette foule anonyme, une piste le conduisant à sa fille. Le film traite de l'absence. Et même si le personnage d'Alice – le principal dans le film, le pivot de l'action autour duquel s'organisent les faits narratifs – est absent, il est cependant présent, récurrent tout au long du film. Sa présence est perceptible dans les souvenirs de ses parents, dans leurs pensées et notamment dans leur espoir de la retrouver. Le film met en scène l'absent et le présent. Absence et présence s'entretenant dans un rapport dialectique et s'illustrant au travers du comportement de Luisa et de Mario, les parents d'Alice. Et aussi à travers leur attitude psychologique. Le film raconte également l'espoir et le désespoir. L'espoir de retrouver Alice, qui se traduit par l'installation des caméras vidéo filmant le quartier et ses habitants, et le désespoir qui, lui, est manifeste à travers le quotidien de Luisa et Mario. Ce quotidien est lancinant, traversé de mélancolie, de sensations évaporées, de monotonie, de gestes répétitifs et parfois inutiles. Le film raconte également l'obsession qui, elle, se transforme, au fil des scènes, en un caractère tantôt surréaliste, tantôt absurde. La 2e édition des Journées du film européen qui s'étale jusqu'au 11 février, est organisée par la Commission européenne. Elle a pour objectif de montrer aux cinéphiles algériens l'imaginaire cinématographique européen tant dans sa diversité culturelle que dans sa variété linguistique. 16 longs-métrages sont à l'affiche.