Dénonciation n D'après le président de la Ccfc, beaucoup de dirigeants sont incompétents. «Ils sont arrivés à ces postes par des moyens malsains.» Le président de la Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité (Ccfc), Karim Mahmoudi, a saisi, hier, l'occasion de la cérémonie de remise des prix «Mahieddine-Lahrèche» de la probité, organisée par la confédération pour dénoncer la corruption. Se prêtant au jeu des questions-réponses avec les représentants de la presse nationale, M. Mahmoudi est revenu sur le modèle de gestion ayant prévalu dans les institutions relevant du secteur des finances. «Il faut de nouvelles têtes pour réussir une telle réforme.» D'après le président de la Ccfc, beaucoup de dirigeants sont incompétents. «Ils sont arrivés à ces postes par des moyens malsains.» N'y allant pas avec le dos de la cuillère, Mahmoudi a tiré à boulets rouges sur l'actuel patron de l'IGF qui serait, d'après lui, «un corrompu». «Si vous avez suivi les derniers changements surtout à la tête de l'IGF vous constatez que c'est la consécration de la philosophie de la corruption en Algérie.» Or, selon lui, celui qui était à la tête de cette même institution était un honorable personnage. L'orateur déplore que certaines personnes excellent dans le soutien de certains dirigeants alors que normalement c'est la République qui prime. Conséquence : une République spoliée par «ceux qui ont financé l'économie algérienne par les importations au lieu de financer les investissements qui permettent au pays d'assurer le développement». Au sujet de la crise financière mondiale, M. Mahmoudi s'est montré pessimiste en disant que les conséquences seront désastreuses dans deux à trois années. En guise de solution, le conférencier suggère l'ouverture d'un véritable débat pour faire sortir le pays de «cette léthargie». Or, malheureusement ce genre de proposition est rejeté par «les gens du ministère des Finances qui ne veulent pas d'un débat contradictoire». A ce propos, l'orateur semble «inquiet» par le comportement de ce département qui ne veut pas, selon lui, que les choses évoluent. «Je dirai que j'ai honte d'avoir appartenu à ce ministère pendant 23 ans. Ce sont les médiocres et la médiocrité», dira-t-il. Interrogé au sujet du nouveau plan comptable international, M. Mahmoudi suggère que ce système anglo-saxon, plus efficient, touche d'abord les grandes entreprises, comme la Sonatrach et Air Algérie, tandis que les petites et moyennes entreprises doivent avoir plus de temps pour pouvoir s'adapter à ce nouveau plan. D'après l'orateur, l'opération nécessite des moyens colossaux au niveau notamment de la formation des ressources humaines qui ignorent complètement ce nouveau modèle. Prix de la probité nationale : 4 cadres primés l La Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité (Ccfc) a honoré quatre cadres ayant été dans le staff de la corporation par le passé et brillé, surtout, par leur compétence, leur intégrité et leur persévérance dans l'accomplissement de leurs nobles tâches. La cérémonie de remise du prix national de probité «Feu Mahieddine-Lahreche», s'est déroulée, hier, au restaurant libanais à El-Biar, en présence des membres de la confédération des représentants des corps diplomatiques de certains pays étrangers et de journalistes. Ainsi, il a été procédé à la remise des prix aux personnes dont les noms suivent, à titre posthume, feu Ahmed Rabes, ex-chef d'établissement d'Algérie Poste, bureau de Lardjma, wilaya de Tissemsilt, lâchement assassiné dans l'exercice de ses fonctions, Benamar Règue, directeur régional des douanes d'Alger extérieur, Ali Hamoudi, ancien trésorier principal d'Algérie et Abdelhafid Alahoum, ancien receveur des contributions diverses à Arzew, wilaya d'Oran. «Nous voulons leur rendre hommage pour leur intégrité et leur compétence par ce geste symbolique», dira Karim Mahmoudi, président de la Ccfc. Pour le conférencier, la Confédération offre un cadre de mérite pour ceux qui ont été marginalisés par les officiels. Cette ONG, très active, se veut une tribune pour ceux qui ont sacrifié leur vie pour que la nation reste debout», a-t-il ajouté. Bien entendu, le conférencier a fustigé la manière dont les pouvoirs publics effectuent les promotions dans le secteur des Finances. «Ce sont les lobbies et les groupes de pression qui décident du gestionnaire. Résultat : c'est la médiocrité qui est en place.» A noter enfin que les personnes honorées ayant pris la parole, ont exprimé leurs remerciements à la Ccfc pour les avoir honorées.