Résumé de la 4e partie n Après que tous les animaux se sont plaints de la mouche, on décide de les doter d'une queue... Hé, debout, longues oreilles ! lui dit l'araignée. Tu as entendu ce que j'ai dit, je le sais. Allez ouste, en route ! — En route ? Alors explique-moi pourquoi tu restes plantée là, toi la première ? — Je n'ai rien à faire d'une queue, moi. Mais toi, si. — Pourquoi me presser ? Des queues, il y en aura des tas. Et puis ce sera la bousculade et je n'ai pas l'intention de faire la queue. — A ton aise, dit l'araignée. Le lapin bâilla et se rendormit. Le lendemain, à son réveil, quand le lapin mit le nez dehors, il vit ses frères les animaux qui redescendaient de là-haut, tous équipés de queues plus belles les unes que les autres. Et sitôt qu'une mouche se posait sur une croupe, une échine, flip, flop ! en deux coups de queue elle se faisait balayer. Les animaux avec des queues ! C'était tout un spectacle, au début ! De l'inédit, du jamais vu. Le lapin était forcé d'admettre que c'était loin d'être laid, d'ailleurs. Mais il n'avait toujours pas le courage de faire plus que de s'étirer. «Et si j'y envoyais quelqu'un à ma place ?» se dit-il soudain en bâillant. Le renard arrivait justement. — Ah ! frère Renard, dit le lapin, que cette queue te va donc bien ! Les mouches n'oseront plus te toucher. Et je parie - va savoir pourquoi - que tu cours encore plus vite qu'avant, avec ce panache au vent. — Mais absolument, dit le renard. Maintenant, je file comme l'éclair. — Frère Renard, reprit le lapin, puisque tu cours si vite à présent, voudrais-tu retourner là-bas et choisir une belle queue pour moi ? Je t'en serais si reconnaissant ! — Mais bien sûr, j'y vais de ce pas ; tout le plaisir sera pour moi. Le renard s'élança. Mais il s'arrêta tant et tant, chemin faisant, afin de comparer sa queue avec celle de chaque ami rencontré, qu'il mit trois fois plus de temps pour regagner la caverne qu'il n'en eût fallu au lapin, même en marchant sur les mains. Lorsqu'il atteignit la caverne, il n'y avait plus personne. A l'exception du lapin, tous étaient déjà passés se choisir une queue à leur idée. Le renard écarquilla les yeux ; en fait de queue, il n'en restait plus une. Il allait s'en retourner lorsqu'il avisa, en sortant, un plumet de poils coincé dans la roche. — Hum, dit-il. Un reste de la bousculade. Pas terrible, pour chasser les mouches, mais c'est tout ce qui reste, si je comprends bien. Bah, après tout, puisqu'une longue queue fait si bel effet avec de petites oreilles, peut-être qu'une petite queue en fera tout autant avec de longues oreilles ? (à suivre...)