Portrait n Faïza Bacha, 36 ans, est de Koléa. Elle a le niveau de 8e AF. Elle est passée par la couture, puis la broderie, la pâte chimique pour finir dans la préparation des gâteaux. «Il n'y a plus autant de clients qu'avant dans la couture et la broderie, alors j'ai décidé de verser dans la pâtisserie. J'espère que je vais réussir mais j'ai peur de ne pas réaliser ce rêve qui me permettrait au moins d'alléger la charge de ma mère, fatiguée surtout depuis le décès de mon père, et qui travaille en tant que vacataire payée à l'heure», a-t-elle souligné. Pour sa part, Hattah Nadjia de Fouka, mère de 5 enfants, n'a pas omis de remercier son mari qui lui a permis de sortir pour la première fois de chez elle pour aller apprendre un métier à Koléa. «Au début j'avais demandé à mes deux filles de 20 et 22 ans, diplômées mais au chômage, d'aller au Cfpa pour apprendre un métier, mais elles n'ont pas accepté. Alors j'ai pu convaincre mon mari de m'autoriser à y aller à leur place et je suis en train de leur apprendre ce que j'ai appris au point que j'ai rendu jalouse une de mes filles qui veut maintenant apprendre un métier à son tour. En outre, j'ai eu l'occasion d'apprendre de nouvelles recettes alors qu'auparavant je ne savais préparer que le makrout et la baqlawa», dit-elle, précisant qu'elle veut gagner de l'argent en pratiquant son nouveau métier pour pouvoir aider son mari et sa famille démunie «et acheter une maison aussi». Mme Hamza, une bachelière de Khemisti a également tenu à remercier son mari qui l'encourage à apprendre un métier. «Je suis restée au foyer durant 2 ans avant mon récent mariage. Comme je n'ai pas encore d'enfants, je profite pour suivre une formation car je n'ai pas eu l'occasion de poursuivre mes études à l'université. J'essaie de combler le vide et d'apprendre un métier pour améliorer mon cadre de vie. Je voudrais bien avoir un local à moi pour vendre mes produits, et assurer l'avenir de mes enfants. Je voudrais aussi acheter une modeste maison car je vis à l'étroit chez ma belle famille.» Sa voisine de la même localité, Zahida Relid, 47 ans, qui a découvert son professeur à travers la télévision à l'émission hebdomadaire «Rokn el tabakh» a réussi à être parmi ses stagiaires au Cfpa de Koléa. «J'ai appris beaucoup de choses. Mais la durée n'est pas suffisante et le matériel manque aussi, surtout pour la préparation de la pâtisserie et l'absence d'un four professionnel pour la cuisson des croissants», a t-elle déclaré. Une autre dame âgée de 45 ans, venue de Douaouda, Akila Merzoug, partage son avis sur la durée de la formation qu'elle estime insuffisante. «Je tiens à signaler la modestie du professeur que j'ai découvert lors d'une exposition à Koléa. Et mon mari m'a été d'un grand appui et je voudrais l'aider plus tard.», dit-elle. Aïcha Chafaïa est très optimiste. Elle estime qu'elle a réalisé son rêve d'apprendre la préparation de gâteaux et d'avoir commencé à recevoir des commandes. «J'ai appris des choses nouvelles», a-t-elle déclaré. Pour Batoul Bahri de Fouka, la spécialité des gâteaux n'est pas chose nouvelle puisqu'elle exerce ce métier depuis quelque temps avec sa mère et deux amies de sa mère : «Je suis là pour actualiser mes connaissances et être toujours au courant des nouveautés dans le but d'aider ma mère et ses deux amies. Je vise un diplôme pour pouvoir avoir le droit à un local et monter une petite entreprise.»