InfoSoir : Quels sont les objectifs attendus de cette politique ciblant la femme au foyer ? l M. Arezki : La femme au foyer et la femme productive sont au centre des préoccupations de notre secteur depuis 4 ans à travers le territoire national. Nous voulons donner une qualification «reconnue» à celle qui a de l'expérience, mais qui n'a pas de diplôme. Nous voulons également donner une chance à celle qui n'a aucune qualification d'apprentissage. La femme peut être productive à partir et même hors de son domicile. La formation de la femme au foyer a des retombées économiques. Elle lui permet de se prendre en charge avec un certain épanouissement au profit de sa famille. Cette formation a également pour objectif le respect des traditions et la préservation des anciens métiers pour les jeunes générations. Comment se fait le choix de formation pour ces femmes ? l La philosophie de cette politique est d'essayer de répondre à des demandes exprimées par les femmes stagiaires selon les moyens. On essaye d'ouvrir des filières qui s'élargissent chaque jour davantage, sachant qu'on a démarré par la cuisine traditionnelle puis nous sommes passés au moderne. mais toujours en fonction de la demande. Actuellement les femmes demandent aussi la spécialité «décoration florale» d'autres demandent des informations sur l'entretien des plantes... Quel est le sort de ces femmes une fois formées? l Certaines femmes au foyer optent pour une formation professionnelle juste pour apprendre un métier. D'autres, en revanche, veulent être plus actives et productives. On les encadre alors même après leur formation en les orientant vers les dispositifs de crédits et microcrédits (Ansej-Angem) pour qu'elles puissent monter leurs propres entreprises de production. On met également des espaces d'exposition à leur disposition pour les aider à écouler leurs produits, se faire connaître et avoir leur propre clientèle. Certaines ont même été choisies pour encadrer d'autres femmes. Nous voulons garder des relations durables avec elles. Les maris, les familles ont-ils été coopératifs ? l Les familles commencent à se débarrasser des idées taboues sur la femme au foyer. Et puis nous avons donné des instructions pour que la femme au foyer qui suit les cours, soit accueillie avec beaucoup de respect et d'égards sans jamais être heurtée. Notre but est de la mettre à l'aise dans un milieu de formation sain. Et c'est ce qui a encouragé beaucoup d'hommes à permettre à leurs femmes de faire une formation. Quelle est la part de la femme rurale dans vos programmes ? l Beaucoup de femmes rurales sont productives. Notre secteur a initié des formations à leur profit comme l'apiculture, pour qu'elles puissent perpétuer les traditions d'antan. On travaille en synergie avec les associations à l'image de l'association de la femme rurale. Nous avons engagé quelques actions timides, mais on veut développer l'apport du secteur de la formation professionnelle au profit de la femme rurale par de petites actions de formation tels l'élevage, la pépinière, le greffage, les métiers agricoles, les fromages traditionnels. * Directeur de la formation professionnelle de la wilaya de Tipazaa