Miracle n Dès que les enfants s'approchent du palmier, celui-ci tend ses palmes vers eux et leur offre des dattes succulentes. Autrefois, une famille vivait dans un campement. Elle comprenait, outre le père et la mère, deux enfants : l'aînée, une fille, s'appelait Hinda, et le cadet, un garçon, Ali. Un jour, la mère tomba malade et mourut. Mais avant de rendre l'âme, elle fit promettre à son époux de prendre soin de ses enfants auxquels elle a laissé son seul bien : une vache. Après l'enterrement, les petits orphelins pleurèrent sur la tombe de leur mère. Leurs larmes qui pénètrèrent profondément dans le sol et se transformèrent en noyaux de dattes. Quelque temps après, un palmier surgit. Dès que les enfants s'en approchèrent, il leur tendit ses palmes et leur offrit des dattes succulentes. Ils en mangèrent à satiété et rentrèrent chez eux, satisfaits. Cependant, après quelques mois de veuvage, le père s'est remarié. Il épousa une femme qui a déjà eu une fille d'un premier lit. La marâtre est méchante et maltraite les enfants. Elle leur confie les tâches les plus dures et ne leur donne à manger que des restes. Le père proteste parfois. — Tu pourrais leur donner de meilleurs morceaux ! — En ont-ils besoin ? Regarde comme ils sont gras, comme leurs joues sont vermeilles ! En revanche, c'est ma fille qui a besoin de bons morceaux : elle est toute pâle et maigrichonne ! En effet, nourris de lait et de dattes mielleuses, Hinda et Ali sont bien portants, alors que la fille de la marâtre, en dépit de la bonne nourriture, est très maigre. La marâtre ne cesse de la gaver. Mange ces œufs, ces crêpes, ce miel… Mais elle a beau manger, elle est toute pâle et sans force. Et la marâtre s'emporte en voyant ses beaux-enfants, roses et bien portants. — Je les affame et ils sont en excellente santé ! Un jour, elle prend sa fille et lui fait cette recommandation. — Demain, suis Hinda et Ali et fais tout ce qu'ils feront ! La fillette les suit. Hinda a tout de suite compris que la fille de sa marâtre veut les espionner. Elle se garde donc d'approcher du palmier. Mais son frère, trop jeune pour comprendre, réclame à manger. — J'ai faim ! — Mange des glands ! Il prend un gland, et comme il est amer, il le recrache. — Je veux des dattes ! dit-il — Il n'y a pas de dattes ! Il s'approche du palmier qui tend aussitôt ses palmes. Le jeune garçon cueille des dattes et mange. La fille de la marâtre, qui a tout vu, s'approche. Hinda cueille des dattes et les lui remet. — N'en parle pas à ta mère, lui dit-elle Mais la fillette cache une datte qu'elle montre à sa mère. (à suivre...)