Vision n Le boycott des élections n'est pas la solution, selon la SG et candidate du PT à la présidentielle. Louisa Hanoune estime que c'est le moment pour le Président sortant et candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika, de présenter, avant de se lancer dans la campagne électorale, les résultats et le bilan de ses dix années à la tête de l'Etat. «Il est clair que le Président qui est en fin de mandat doit présenter son bilan devant le peuple algérien, il doit assumer ses responsabilités, valoriser ce qui est positif dans ses concrétisations, mais aussi avouer ses échecs et les points négatifs durant son règne», a affirmé, hier, lors d'une conférence de presse au CIP, la candidate du PT à la présidentielle. Selon elle, bien que la situation sécuritaire se soit nettement améliorée, l'Algérie n'est pas complètement sortie de la crise puisque «le langage des armes» menace toujours la sécurité des Algériens et la stabilité du pays. Fidèle à elle-même, la première responsable du PT a développé un discours virulent contre la politique du gouvernement concernant la gestion de certains dossiers économiques et sociaux. Cependant, pour la SG du PT, l'échec enregistré dans plusieurs dossiers n'incombe pas au président de la République. «Il faut savoir qu'il existe un déséquilibre précaire sur lequel repose l'Etat algérien ; on constate que des ministres et une majorité à l'APN n'appliquent pas les décisions du président de la République, de grandes contradictions surgissent dans la gestion des affaires du pays», a martelé Louisa Hanoune, qui se dit prête à soutenir les décisions de Bouteflika si elles répondent aux aspirations du peuple algérien et aux demandes de son parti.Revenant sur le boycott par certains partis, notamment le RCD et le FFS de l'élection d'avril prochain, Mme Hanoune a estimé que cela ne constitue pas la solution. D'après elle, même si les conditions ne sont pas vraiment réunies pour prétendre que nous sommes dans un pays démocratique, le respect des rendez-vous électoraux demeure la seule solution pour faire sortir l'Algérie de la crise et aspirer au changement. Louisa Hanoune qui a déposé son dossier de candidature, dimanche dernier, auprès du Conseil constitutionnel, a pu réunir 140 850 signatures auprès des citoyens à travers 48 wilayas et 996 signatures auprès des ses élus locaux à travers 47 wilayas, la wilaya d'Illizi ne comptant pas d'élus du PT. «En dépit des entraves bureaucratiques rencontrées durant cette campagne et les provocations émanant de sympathisants de certains partis qui se disent grands, nous sommes sortis satisfaits et forts», a-t-elle annoncé. «J'ai attendu jusqu'au 20 février pour annoncer officiellement ma candidature, cela n'est pas fortuit, puisque avant de trancher, j'ai sollicité d'abord les citoyens et les élus, pour voir ce qu'ils pensent des élections et à partir des résultats des sondages d'opinion que nous avons effectués durant notre campagne, j'ai pris ma décision officielle», a expliqué la candidate. Le PT refuse les observateurs internationaux l «Il n'y a eu jamais d'élections transparentes en Algérie, il y avait des dépassements et des truquages en 2004 et 2007», malgré cela, Louisa Hanoune décide de tenter sa chance en 2009 en refusant même la présence des observateurs étrangers pour surveiller le déroulement du scrutin. Etrange attitude pourrait-on penser mais qui est logique pour la SG du PT. «La présence de ces observateurs signifie l'ingérence étrangère dans les affaires internes du pays.» «Actuellement, nous n'avons pas vraiment besoin de leur présence. Une seule chose pourrait justifier la présence de ces observateurs, c'est la crise dans laquelle vit le pays et dont il n'arrive pas encore à s'en sortir complètement», explique-t-elle. «Nous sommes conscients de l'enjeu de cette élection, nous mobiliserons tous nos militants et nos moyens pour surveiller les bureaux de vote», ajoute-t-elle.