Pratique n Les jeunes qui voulaient avoir des correspondants, devaient faire des pieds et des mains pour dénicher un contact. Les rares magazines qui publiaient des adresses de correspondants étrangers, se vendaient sous le manteau. En l'espace de quelques années seulement, l'Internet est devenu un outil de travail indispensable dans notre pays. Quasiment, toutes les entreprises et les administrations l'utilisent systématiquement. Il faut dire qu'il facilite le travail et permet de gagner du temps notamment. Sur un autre plan, les jeunes l'ont adopté et en ont fait un moyen de distraction par excellence. Vivre sans Internet ? «hors de question», répondent-ils. Et pourtant, il y a une dizaine d'années, cette technologie était pour l'Algérien ce qu'est l'informatique pour un analphabète. Mais comment vivait-il et travaillait-il à l'époque ?». Le plus normalement du monde, relève Ahmed, 47 ans, fonctionnaire de son état. «Certes, le travail était beaucoup plus difficile, mais nous ne nous posions pas trop de questions car nous ne savions pas qu'il existait un moyen à même de nous faciliter nos tâches.» «Je travaillais à l'époque dans une boîte privée spécialisée dans l'installation de caméras de surveillance et je me souviens que nous travaillions exclusivement avec le papier et le stylo. Nous utilisions principalement le fax pour envoyer les courriers ou avoir des informations sur tel ou tel sujet. La charge de travail était très importante, car il fallait, à chaque fois, écrire et réécrire», témoigne, pour sa part, Amina, 35 ans. Pour ceux qui travaillaient à l'époque dans le secteur de l'information et de la communication, le travail était encore plus difficile. Et pour cause : «Google n'existait pas encore et pour avoir le moindre renseignement, il fallait feuilleter des revues, des livres ou des archives, ce qui nous prenait énormément de temps», affirme Rachid, 43 ans, journaliste. Dans le même ordre d'idées, les jeunes qui voulaient avoir des correspondants devaient faire des pieds et des mains pour dénicher un contact, les rares magazines qui publiaient des adresses de correspondants étrangers se vendant sous le manteau. «Il y avait même des personnes qui s'étaient spécialisées dans la vente d'adresses de correspondance», note Rachid. Comme l'Internet n'existait pas encore, beaucoup passaient leur temps à lire. Revues, romans, journaux, tout était bon à «déguster». C'était l'âge d'or de la lecture…