Griefs n Pour ces nostalgiques de l'époque où le téléphone était un luxe et l'Internet un mirage, les nouvelles technologies ont virtualisé la société. Aussi étonnant que cela puisse paraître, l'avènement de la téléphonie mobile et de l'Internet est mal perçu par certains. De leur avis, ces nouvelles technologies de l'information et de la communication ont changé le quotidien «dans le mauvais sens». Bien évidemment, ils regrettent l'époque où le téléphone était un luxe et l'Internet un mirage. «A l'époque, relève Rachid, tout était vrai, tout était concret, il n'y avait pas de place pour le virtuel. On avait un rapport particulier avec le stylo et le papier.» Pour ce journaliste qui a débuté sa carrière dans les années 1990, l'avènement de l'Internet a complètement dénaturé le journalisme : «A notre époque, les écrits journalistiques avaient une existence physique si je puis dire ainsi. Ils étaient rédigés à la main, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. De même, les journalistes étaient dans l'obligation de lire, de faire des recherches dans les livres et les archives et de sortir sur le terrain pour recueillir les informations nécessaires à la confection de leurs papiers. De nos jours malheureusement, tout cela ne se fait plus. L'Internet offre tout sur un plateau, ce qui n'est pas bien pour la profession.» Abondant dans le même sens, Ahmed fait remarquer que la démocratisation du téléphone a généré une «charge de travail supplémentaire pour les employés». «Aujourd'hui, explique-t-il, votre employeur peut à tout moment vous appeler pour vous demander de rejoindre votre lieu de travail. Il peut le faire même durant vos congés grâce au téléphone mobile. Ce qui n'était pas possible par le passé. A l'époque, votre journée prenait fin quand vous sortiez du bureau, personne ne pouvait vous gâcher votre week-end ou vos vacances pour la simple et bonne raison qu'il ne pouvait pas vous contacter.» Selon lui, le téléphone mobile est un outil encombrant. «Pour avoir la paix et être heureux, il faut s'en séparer, je vous dis cela en connaissance de cause. J'étais vraiment bien dans ma peau quand je n'avais pas d'abonnement téléphonique.» Pourquoi ne pas le résilier alors ? «Je ne peux pas le faire pour des considérations d'ordre professionnel», répond-il.