Les éléments naturels – eau, terre, feu, air – étaient autrefois pris en considération dans la détermination des caractères, on les utilisait aussi en médecine, en chimie et, bien sûr, dans l'oniromancie. Dans l'oniromancie musulmane, les quatre éléments sont, comme tous les symboles ambivalents, tantôt positifs, tantôt négatifs, suivant les situations. De nombreux versets du Coran magnifient l'action revivifiante de l'eau qui ramène à la vie des terres stériles et abreuve les hommes. Dans les rêves, l'eau claire, que l'on prend du plaisir à voir ou à boire, représente la foi, dans sa pureté et sa fraîcheur. C'est aussi le savoir dont on tire profit, la fertilité et la prospérité. Pour celui qui cherche la science, elle représente le savoir. Cependant, tout dépend de la qualité de l'eau absorbée et surtout de celui qui l'offre : s'il s'agit d'une personne pieuse, honnête et recommandable, c'est un bon signe, mais s'il s'agit d'un pervers, il faut s'attendre non à des jouissances mais à des problèmes. L'eau qui envahit les contrées et tue les hommes et les bêtes est un mauvais signe : c'est l'indication de la guerre, des épidémies ou de l'épizootie. D'une façon générale, la terre désigne, dans les rêves, ce bas monde. La terre serait alors la vie quotidienne, le ciel serait la vie de l'au-delà, car la vie d'ici-bas précède toujours la vie de l'au-delà. Celui qui vend un bon terrain pour acquérir un autre terrain, moins bon, quittera une bonne doctrine religieuse, admise par les grands savants, pour une autre, moins bonne et surtout moins orthodoxe. A l'inverse, celui qui quitte un terrain aride ou pierreux pour un terrain fertile, sortira de l'errance.