Chiffres n L'Algérie a importé 26 170 tonnes d'articles de friperie durant les 11 premiers mois de l'année 2008 pour une valeur de 11,65 millions de dollars. Ce chiffre, communiqué par l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex), a enregistré une hausse de 740 tonnes par rapport à l'année 2007 qui a vu l'importation de 25 430 tonnes de vêtements d'occasion pour une valeur de 10,27 millions de dollars. Ces amas de fripe, composés généralement d'effets vestimentaires et autres accessoires comme les chaussures, proviennent de différents pays. Ainsi, le marché national s'approvisionne en grande partie de l'Europe avec 93% et principalement de la Belgique, la Bulgarie, l'Espagne, la France, l'Italie, les Pays-Bas, le Portugal, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, la Suède et la Suisse. On cite également le Canada, les Etats-Unis, la Chine, les Emirats arabes unis et la Tunisie. Selon la même source, les 4 principaux fournisseurs de notre pays en friperie, en l'occurrence l'Italie (57%), la Suisse (12%) la France (8%), et l'Allemagne (7%) ont exporté vers l'Algérie 22 051 tonnes d'articles de friperie pour une valeur de près de 9,774 millions de dollars. À l'origine de cette activité, qui devient de plus en plus attractive dans le pays, il y a la collecte, dans les pays développés, des habits usagés, effectuée par des associations caritatives pour les redistribuer aux familles nécessiteuses. Mais cette récupération alimente également les besoins de l'industrie du textile à travers le recyclage des vieux habits. La dégradation du pouvoir d'achat, même dans les pays développés, et l'intérêt accordé par certains importateurs algériens à ce créneau, ont permis l'émergence de ce commerce dans notre pays. Selon un gérant d'une friperie, les familles riches préfèrent aujourd'hui vendre leurs vieux habits afin de récupérer quelques dépenses plutôt que de les jeter ou de les incinérer. Une situation favorable qui a poussé des importateurs à investir dans ce domaine en s'appuyant sur des réseaux associatifs bien organisés dans certains pays, pour acheminer et collecter ces produits. Ainsi, la friperie s'est imposée dans le paysage commercial algérien, devenant, en l'espace de quelques années, une activité commerciale attractive, bien organisée, mais aussi rentable. L'apparition dans nos grandes villes, notamment la capitale, de magasins spécialisés uniquement dans la vente des effets vestimentaires usagés, conforte cette tendance. La rue Hassiba-Ben-Bouali, à Alger-Centre, pour ne citer que cet endroit fortement prisé par les férus de la fripe, est bondée de boutiques de ce genre. Cette activité qui a été pendant longtemps cantonnée dans les souks hebdomadaires et les marchés de proximité des régions intérieures du pays, a fini par avoir une place incontestable à côté des grandes boutiques luxueuses du prêt-à-porter. On dirait même, selon certains témoignages, qu'elle est en compétitivité avec ces dernières. En fait, la friperie est devenue une activité commerciale à part entière. Elle a ses producteurs, ses commerçants et enfin ses consommateurs qui sont ces millions d'Algériens qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts.