Théâtre L?enfant s?avère un élément important dans le prolongement de l?activité culturelle, d?où l?intérêt que lui porte le TNA. Le Théâtre national algérien s?est assigné une nouvelle mission, celle de faire découvrir et aimer le théâtre par les enfants, tâche longtemps négligée par les pouvoirs publics. ?uvrer dans ce sens, tenir compte des enfants en les invitant à venir assister à des représentations théâtrales, c?est promouvoir le théâtre et assurer sa continuité. Car cette tranche d?âge constitue immanquablement le futur public, et c?est par lui que l?activité théâtrale, d?une manière particulière, continue de s?exercer, que le théâtre, en tant que corps de métier, continue de produire des spectacles. «Il faut régénérer le public, en créer un autre qui peut prendre la relève, le public a vieilli, il faut penser à mettre en place un nouveau afin d?assurer sa pérennité, donc son avenir, les enfants sont ce futur public, il faut miser sur eux», dit M?hammed Benguetaf, directeur du théâtre national. Et d?ajouter : «Il est nécessaire d?inculquer aux enfants la notion du théâtre et les habituer à pratiquer la culture à tous les niveaux.» Pour cela, un programme d?action a été établi par la direction de l?établissement ; des représentations théâtrales sont hebdomadairement programmées, et ce, chaque lundi. Cette semaine, une belle pièce, Wassiet Dimna, tirée du fameux recueil Kalila wa Dimna, adaptée par Hassen Nadir et mise en scène par Ahmed Benaïssa, est à l?affiche. Les séquences scéniques se déroulent dans une sublime forêt égayant le c?ur du jeune public et même celui des adultes. La pièce raconte l?histoire de Chartaba, un jeune taureau qui s?est perdu au fin fond de la jungle. Par hasard, et pour ne pas dire par malchance, Chartaba rencontre Dimna, un renard malin et beau parleur, et qui dit renard dit aussitôt piège et magouille. Par son esprit malicieux, il essaye de monter Chartaba contre le lion, le roi de la jungle. Il se trouve que la bonté et l?innocence de ce petit taureau émeuvent le roi. Furieux, le renard, roublard et vengeur, échafaude un scénario diabolique : faire dresser le roi contre le taureau. Bien sûr, la force du lion a raison de Chartaba. Peu de temps après sa victoire, le roi se rend compte de la magouille et fait comparaître Dimna devant la société entière pour le punir. Mais le châtiment le plus pénible à supporter est la peine psychologique lourde à porter. Et c?est ainsi qu?échouent le règne et la malveillance du renard. Seul dans sa cellule, le renard endure peine et souffrance : il est tiraillé par sa conscience, notamment la nuit. La pièce est amusante, pleine d?émotions et de subtilité ; elle prend une dimension didactique ; il s?agit d?un enseignement sur les valeurs humaines. L?enfant ? voire l?adulte ? peut en tirer une leçon : ne pas s?immiscer dans les relations d?autrui et y semer la discorde.