Fléau n La rupture de l'ordre social, la déperdition scolaire et le divorce des parents sont des facteurs favorisant la consommation de stupéfiants. Dans le cadre de la Semaine algérienne de prévention, une journée portes ouvertes sur le premier centre de proximité de prise en charge des jeunes toxicomanes a eu lieu, hier, au siège du centre à Mohammadia (Alger). La rencontre s'est déroulée en présence de psychologues, médecins, sociologues, représentants de la police et de la Gendarmerie nationale. «Nous avons malheureusement beaucoup de consommateurs de drogue chez nous, toutefois nous avons constaté une prise de conscience chez les jeunes», a déclaré Chami Yazid, directeur du centre. Ce dernier reçoit quotidiennement des appels de détresse de la part de jeunes qui veulent arrêter la consommation de stupéfiants. La plupart d'entre ces derniers veulent entrer dans des programmes thérapeutiques psycho-sociologiques et non pas psychiatriques. «Les jeunes nous disent souvent qu'ils ne sont pas fous pour suivre un programme psychiatrique», nous a signalé M. Chami. En outre, le centre est à l'écoute des parents. Cela étant, un seul centre pour tout le territoire s'avère insuffisant. «Nous voulons généraliser cette initiative sur l'ensemble des 48 wilayas», a ajouté le directeur du centre. Ce dernier travaille en collaboration avec la police et la gendarmerie pour mettre en place une cellule de communication et de sensibilisation. Ces services orientent les toxicomanes vers notre centre. Désormais, le toxicomane doit faire un choix entre la prison ou se soigner. Une première en Algérie. Le centre travaille également hors de son siège. En effet, il dispose d'un SAMU ambulant qui travaille au sein des établissements scolaires pour la sensibilisation des élèves. À cela, s'ajoute un car aménagé et dans lequel les gens peuvent consulter un psychologue, un médecin ou un sociologue pour discuter de tous leurs problèmes. À signaler que ce car s'arrête au niveau des quartiers d'Alger pour sensibiliser les gens. Pour garantir le succès du suivi, le centre a inventé une tisane thérapeutique qui aide dans la lutte contre la drogue. «Nous avons créé un remède naturel. Cette tisane contient 12 plantes, qui luttent contre une seule plante (drogue)», nous a affirmé M. Chami. Cette tisane est appelée «Khlas». Elle a eu un brevet délivré par un laboratoire étatique. «Notre objectif est d'aider les gens et non pas de se faire de l'argent», a indiqué M. Chami. Par conséquent, elle n'est pas commercialisée à l'extérieur, mais se vend à 200 DA au niveau du centre. «La consommation de drogue provoque la fatigue, le stress, l'insomnie et la nervosité ; la tisane équilibre l'ordre psychologique des consommateurs», nous a déclaré un médecin du centre.