Les sentiments sont interprétés soit par leurs contraires, soit par les effets qu'ils provoquent. Ainsi, l'amour représente, en fonction du principe du renversement des valeurs, la haine et trahison, surtout quand c'est une personne habituellement hostile ou un adversaire qui l'exprime. Mais l'amour, dans les rêves, peut représenter effectivement l'amour. A l'inverse, la haine représente l'amour et l'affection. L'hostilité représente la concorde et la conciliation. La colère figure l'injustice, sauf si on se met en colère pour une cause juste : dans ce cas, la colère signifie force de conviction et autorité sur les hommes. La colère peut signifier aussi, en vertu du principe du renversement des valeurs, satisfaction ou amour envers la personne contre laquelle on se met en colère. La joie, toujours en fonction du renversement des valeurs, représente la peine et la douleur surtout si elle est accompagnée de bruit et de fracas. Le rire, qui va avec la joie, représente la tristesse, car on lit, dans le Coran, ce verset : «Qu'ils rient pour une courte période, un jour, ils pleureront abondamment, en récompense de leurs œuvres.» (Sourate IX, Le Repentir, v. 82). Rappelons aussi que, dans l'oniromancie musulmane, le rire peut annoncer aussi la naissance d'un garçon, conformément au verset annonçant à Sarah la naissance d'Isaac : «Et elle s'est mise à rire. Nous lui avons annoncé la naissance d'Isaac et après Isaac, celle de Jacob.» (Sourate XXXI, Hûd, v. 71). D'ailleurs, le nom de Isaaq vient d'une racine sémitique, yidh'ak (en arabe : yashak)