Intervenant ce matin sur les quatre chaînes de la Radio nationale, le Premier ministre a abordé plusieurs sujets touchant notamment aux préparatifs de l'élection présidentielle d'avril 2009, à la situation sécuritaire du pays et à l'économie nationale. Concernant l'élection présidentielle, Ahmed Ouyahia a affirmé que «le nombre des électeurs avoisinerait 20 millions». Toutes les mesures ont été prises pour garantir le bon déroulement et la transparence du scrutin. Il a précisé que la révision de la liste électorale a été finalisée et qu'il reste seulement à examiner les recours introduits par les citoyens. «Le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales annoncera, au cours de la semaine prochaine, le nombre des électeurs après la révision des listes», a-t-il indiqué tout en soulignant que toutes les mesures sécuritaires et matérielles ont été prises pour assurer la réussite du scrutin. M. Ouyahia a également évoqué les dispositions prises pour garantir la régularité de l'élection, rappelant à ce propos que la loi permet aux représentants des candidats d'être présents dans les bureaux de vote et lors de l'opération de dépouillement des bulletins à l'issue de laquelle ils reçoivent un procès-verbal de l'opération. Concernant la présence des observateurs internationaux, le Premier ministre a souligné que 100 observateurs de l'Union africaine, près de 80 observateurs de la Ligue arabe et une délégation de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) et des Nations unies seront présents lors du scrutin. S'agissant du rôle de la Commission nationale chargée de la préparation et de l'organisation de la présidentielle d'avril 2009. Il a affirmé qu'à l'avenir, cette commission sera incluse dans la loi électorale «L'abstention ne fait pas partie de la pratique politique», a martelé M. Ouyahia tout en dénonçant la politique de la chaise vide prônée par certains partis politiques à chaque échéance électorale. «Boycott ne s'inscrit pas dans la culture démocratique» a-t-il encore ajouté. Concernant la crise financière, le Premier ministre a réaffirmé, encore une fois, que l'Algérie est à l'abri de la crise pour trois ou quatre ans. Cette situation a été possible grâce à la bonne assise financière du pays, au remboursement des dettes par anticipation et à la hausse des prix du pétrole. Abordant la question relative à la stratégie industrielle du pays, M. Ouyahia a indiqué qu'elle «a fait beaucoup plus l'objet de communication que d'action et n'a jamais été adoptée en Conseil des ministres». «Chaque équipe a son style, et je n'ai pas pour style de faire de la propagande», a-t-il estimé, ajoutant qu'il a eu à prendre parfois des mesures qu'il n'a pas annoncées. Surveillance des élections : une loi pour mettre fin à la polémique l La présence d'observateurs de partis dans la commission de surveillance de l'élection prochaine d'avril 2009,qui n'ont pas de candidats à cette élection ou l'ayant boycottée est régie par un décret présidentiel, selon le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui est intervenu ce matin sur les ondes de la Radio nationale. «Tous les candidats savent pertinemment qu'il doit y avoir des représentants des partis politiques dans la commission de surveillance», a-t-il indiqué. Selon lui, cette polémique revient à chaque échéance électorale. Lors de l'élection présidentielle pluraliste de 1995, le pays a utilisé tous les moyens dont il disposait pour faire face à cette situation. Mais quoi que l'on fasse, cela a toujours été jugé insuffisant», a-t-il dit avant d'ajouter, dans le même ordre d'idées, que les conditions de la présence des observateurs des partis politiques dans la commission de surveillance des élections sont régies par «un décret paru dans le Journal officiel et nous avons toujours fonctionné avec la même disposition jusqu'à ce jour». Ouyahia a suggéré cependant l'adoption d'une loi juridique de façon à ne pas retomber à chaque fois dans cette polémique. Terrorisme «Nous ne sommes pas à l'abri» l «Dire que nous sommes à l'abri d'un acte terroriste, c'est de la pure fiction», a déclaré le Premier ministre. Car, même si le terrorisme a été sérieusement réduit ces dernières années, il demeure toujours une menace. Concernant la question sécuritaire dans le pays et le renforcement du dispositif durant les prochaines élections, le Premier ministre s'est montré critique envers quelques responsables du gouvernement qui ont parlé auparavant du renforcement du dispositif sécuritaire à l'occasion de l'élection d'avril 2009. «Je suis désolé de m'inscrire en faux contre certaines déclarations de mes compagnons dans l'exécutif. C'est comme si les autres jours la vie des citoyens était secondaire. C'est comme si les autres jours, on disposait de dix canons, mais on n'en utilisait que deux contre le terrorisme. Et quand viennent les élections on renforce le dispositif. En réalité, le dispositif est en permanence sur le terrain et sur les dents», a affirmé M. Ouyahia avant d'ajouter : «Bien sûr, quand on arrive à des moments tels que les élections, il y a quelques mesures supplémentaires. On renforce les barrages, on interdit les déplacements des camions lourds trois jours avant les élections, etc.»