Résumé de la 2e partie n Elmer décide d'aller rejoindre sa maman, mais il est découvert dans un train d'atterrisage du vol TRA pour Los Angeles... Je voulais aller à Los Angeles pour voir ma mère. Le lendemain, la photo du «petit garçon qui voulait voir sa mère à Los Angeles» fait la une des journaux mexicains. Les autorités du pays, émues, alertent celles des Etats-Unis et les médias américains s'emparent à leur tour de l'affaire. Mais les autorités américaines refusent catégoriquement de se laisser fléchir. II n'est même pas question d'accorder un visa touristique à Elmer. Ce serait encourager les autres candidats à l'immigration clandestine. Les médias, eux, se sont mis à une autre tâche : retrouver la mère et l'interroger. Mais les jours passent et celle-ci ne donne pas le moindre signe de vie. Du coup, dans la presse et à la télévision, on la juge sévèrement. Comment ? Son fils a risqué sa vie pour la retrouver et elle ne le remercie même pas d'un mot, d'un signe. Et pourtant les médias ont tort. Préoccupés qu'ils sont par le chagrin de Petit Coyote, ils méconnaissent ce qu'il y a de plus émouvant dans cette histoire : le calvaire de sa mère. Maria Licona, qui vit dans un faubourg de Los Angeles, a, bien sûr, été bouleversée en apprenant le geste de son fils. Elle voudrait tant lui donner de ses nouvelles, le récompenser de son courage ! Mais elle est clandestine et elle sait que, si elle se manifeste, elle sera automatiquement expulsée. Ce sera la fin de l'argent qu'elle envoie chaque mois à ses enfants, la misère, non seulement pour Elmer, mais pour ses quatre sœurs. Les jours passant, pourtant, elle n'en peut plus de s'entendre traiter à longueur de journée de mauvaise mère, de mère indifférente, par la radio et la télévision, elle qui se tait par amour. Alors elle est prise d'une terrible tentation : se faire connaître quand même, pour Elmer, au risque de tout perdre et même de se retrouver en prison ! Avant, elle va demander l'avis de son frère, celui qui lui a trouvé son travail. Il est formel : — Tu ne dois pas bouger. Tu n'aurais même jamais dû venir me voir. Je suis sûr qu'il n'y a pas que les journalistes qui te recherchent, il y a aussi la police. — Mais Elmer est si malheureux ! — Tu vas lui écrire une lettre et je la lui ferai parvenir. — Comment ? — Je crois que j'ai mon idée. C'est ainsi que Maria Licona a rédigé pour son Petit Coyote une belle lettre se terminant par : «Je t'aime. Je pense à toi et je reviendrai bientôt.» Son frère a pris contact avec une chaîne de télévision, en s'entourant de toutes les précautions nécessaires, et Elmer a pu découvrir, en même temps que le grand public, les vrais sentiments que lui portait sa mère. Par la suite, une souscription a permis au frère de Maria de rejoindre son neveu et de le raccompagner au pays en avion. Rentré à Las Tajeras, Petit Coyote est devenu une gloire locale. Mais cela n'était rien à côté de la lettre de sa maman, un trésor plus précieux que tous les dollars du monde, fièrement épinglée au mur en terre de sa chambre.