La photographie est assimilée à l'image. On connaît l'aversion des anciens auteurs musulmans pour les images, notamment les images représentant des êtres humains. On se base sur des hadiths, tels ceux-ci : «Les Anges n'entrent pas dans les maisons où se trouvent des chiens et des images.» Le Coran, lui, n'interdit que les représentations humaines et animales, susceptibles d'être prises comme objets d'adoration, comme les idoles. Le droit musulman classique interdit, sur la foi des hadiths, la reproduction, sous forme de dessin, de peinture ou de sculpture, des êtres vivants. En fait, l'interdiction des images n'a été appliquée qu'aux premiers temps de l'Islam. Très vite, sous l'influence de pays comme la Perse, puis l'Inde, où l'art figuratif faisait partie des patrimoines culturels nationaux, la représentation des êtres vivants se répandit, attirant la foudre des religieux qui essayeront, tout au long des siècles, de faire appliquer l'interdit de l'image. Ce n'est qu'en 1922 que le réformiste égyptien Mohammed Abduh promulguera une fatwa autorisant les arts plastiques, légitimant ainsi l'art figuratif en pays d'Islam, dont la photographie. Si on applique l'interprétation de l'image à la photographie, celle-ci représenterait une illusion, un mirage, voire une tromperie par les apparences. Mais la photo, c'est aussi une nostalgie, le besoin de se souvenir, de se rattacher à son passé. Le téléphone, qu'il soit fixe ou portable, désigne un besoin de communication, l'envie aussi d'établir des contacts, notamment avec des personnes avec lesquelles les relations sont faibles ou alors tendues. M. A. H.