Le premier tour de manivelle pour la réalisation d'un film documentaire intitulé Mouloud Feraoun en hommage à ce grand nom de la littérature algérienne, a été donné, hier, mercredi, à la Maison de la culture de Tizi Ouzou. Ce geste technique, opéré par le cinéaste Ali Mouzaoui, consiste en une prise de vue d'un plan représentant l'écolier que fut l'auteur de Le fils du pauvre et son premier instituteur Amhis Mohand Oulhadj à l'école primaire de Tizi Hibel, village natal de Feraoun, situé dans la commune de Beni Douala, à une vingtaine de km au sud de Tizi Ouzou. D'une durée de 52 minutes, ce documentaire sera tourné pendant deux mois à travers plusieurs sites en Kabylie et dans l'Algérois, notamment pour «tenter de reconstituer des pans entiers de la vie et l'œuvre de cet écrivain, qui a témoigné avec des mots simples, mais sincères et justes, sur la souffrance du peuple algérien durant la colonisation», a indiqué M. Mouzaoui, lors de la présentation du synopsis de son projet. Il a estimé le coût de réalisation à 35 millions de dinars, dont 7 millions de subventions du ministère de la Culture, a-t-il indiqué. «Ce film est un portrait d'un auteur modeste et discret, aux convictions courageuses inspirées et mêlées au destin de son peuple, dont il a su interpréter la tourmente et l'espoir durant la longue nuit coloniale», a souligné M. Mouzaoui. Il a souhaité que son œuvre soit «à la hauteur de ce monument de la culture algérienne, alliant admirablement les référents de l'authenticité aux valeurs universelles». Le moment du tournage de ce film coïncide avec la date de l'assassinat de Mouloud Feraoun, le 15 mars 1962, par l'Organisation de l'armée secrète (OAS).