Les problèmes des citoyens n'ont jamais été au centre des «préoccupations» des candidats que durant une période électorale : logement, hogra, bureaucratie, chômage… Mais quelle chance ont-ils eu ou auront-ils d'être pris en charge comme il se doit ? Et pourtant, dans les discours… «Nous sommes 35 millions d'Algériens et il en y a autant, sinon le double ou le triple de problèmes», pour paraphraser un avocat exerçant au niveau du barreau d'Alger. Au-delà des difficultés quotidiennes auxquelles fait face quotidiennement le commun des citoyens et qui, globalement, sont surmontables, il y a des problèmes qui empoisonnent la vie tant ils semblent sinon insolubles, du moins difficiles à résoudre. Si les uns finissent par baisser les bras après avoir frappé à toutes les portes sans grand succès, les autres ne perdent pas espoir et vont jusqu'à saisir les plus hautes autorités de l'Etat par le biais de la presse nationale à travers des lettres ouvertes adressées particulièrement au premier magistrat du pays. Les rédactions de journaux reçoivent, chaque jour que Dieu fait, d'ailleurs, des dizaines de lettres de citoyens qui se plaignent d'être victimes d'injustices et d'abus d'autorité notamment. Pour sa part, la présidence de la République est submergée de courrier dénonçant des pratiques illégales, des comportements abusifs et des dénis de droit, entre autres. Pour avoir la certitude que leurs requêtes sont réellement prises en charge, certains préfèrent s'adresser directement au président de la République. Comment ? En mettant à profit les visites d'inspection qu'il effectue régulièrement dans différentes wilayas du pays pour lui exposer leurs problèmes dans des courriers détaillés qu'ils lui remettent en main propre. Cette attitude traduit, on ne peut mieux, le fossé qui sépare les administrateurs des administrés. «Les uns sont dans un oued et les autres dans un autre oued», comme on dit dans le langage populaire. Pourtant, la prise en charge des problèmes des citoyens occupe une place de choix dans le discours officiel. «Rapprocher l'administration des administrés», «être à l'écoute des couches défavorisées» ou encore «prendre en charge les préoccupations du peuple» sont autant de slogans scandés par les autorités. Des slogans qui sont rarement suivis d'actes dans bien des cas, le plus souvent par la faute de quelques responsables locaux censés exécuter à la lettre les décisions des hautes autorités du pays mais qui, dans les faits, n'en font qu'à leur tête. Résultat : la confiance des citoyens en l'Etat est fragilisée chaque jour davantage.