L'idée d'ouvrir un foyer pour enfance assistée à Hamma Bouziane, commune située à une dizaine de kilomètres de Constantine, remonte au mois de septembre de l'année précédente. Lors d'une visite d'inspection au projet de construction d'une maison de retraite dans la localité d'El Djelloulia pour accueillir les vieillards du sinistre centre d'El Haria, le ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale, Djamal Ould Abbas, avait proposé aux autorités de la wilaya de Constantine de lancer une action de solidarité à travers la construction d'un gîte pour l'enfance abandonnée, dont le nombre des cas recensés chaque année est de plus en plus effarant. Le projet dont le site est situé juste à proximité du centre des vieillards Abdelkader Boukhroufa, récemment inauguré, avance déjà à grands pas. Financé à hauteur de soixante millions de dinars, il devra être réceptionné à la fin du mois de février 2005. Selon les premières prévisions, le centre aura à accueillir 80 bébés âgés de 0 à 6 ans. Une capacité qui pourra être dépassée avec les extensions envisagées ultérieurement. La première mission de l'établissement sera d'assurer une prise en charge digne pour les enfants abandonnés par leur mère pour différentes raisons. Dans la plupart des cas, il s'agit de mères célibataires agissant de la sorte sous les multiples contraintes sociales. Si le but d'une pareille entreprise demeure la protection de cette enfance fragile des dangers de la rue, il est utile de noter que les directives du ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale seront axées sur la nécessité de préserver la relation mère-enfant en offrant à la jeune mère célibataire la possibilité de visiter son enfant. Alors que tous les moyens semblent être mobilisés pour mener à bien cette action y compris la mise à la disposition du centre de berceuses formées à cet effet, pour assurer l'équilibre affectif et psychologique de l'enfant, la mère célibataire désireuse de reprendre sa progéniture sera protégée et aura l'avantage de bénéficier d'une aide substantielle et d'une formation aux frais de l'Etat lui permettant d'acquérir un emploi et de s'intégrer socialement. Des mesures qui devront préserver la cellule familiale et éviter aux mères célibataires d'autres dérapages, cela en préparant évidemment la société à une réelle prise de conscience envers ce fléau.