Résumé de la 8e partie n La mère et le fils décident d'aller voir cet oncle.En chemin, elle informe son fils de son plan. Quand elle arrive devant la demeure d'Aubépin, son cœur se met à battre. L'aspect extérieur n'avait pas changé... c'était bien la grande maison qu'ils avaient achetée, avec l'argent qu'elle avait trouvé dans le jardin. De l'intérieur lui parvenaient des voix d'enfants qui jouaient. Elle rassembla son courage : — Pour l'amour de Dieu ! cria-t-elle, aussi fort qu'elle put, pour couvrir la voix des enfants. — Attends un peu ! dit une femme de l'intérieur. La mère reconnut la voix de sa belle-sœur. Peu après une petite fille sortit, avec une pleine assiettée de couscous. — Dieu vous le rende ! dit la mère. La petite fille allait partir. — Vous habitez une grande maison, dit la mère. Demande à tes parents si nous pouvons passer la nuit ici, mon fils et moi. Nous ne savons pas où aller. — Va ton chemin, mendiante, dit la voix de la belle-sœur. Nous t'avons donné à manger, mais nous n'avons pas de place pour toi dans la maison. — Rien qu'une nuit, dit la mère... pour l'amour de Dieu ! Il fait sombre, mon fils est tout jeune, il a froid et nous ne connaissons personne. Faites-nous une toute petite place, même dans le hall, s'il vous plaît. Demain, avant même que vous soyez réveillés, nous serons partis. La voix d'Aubépin enfin s'éleva : — Laisse la mendiante et son fils passer la nuit dans la maison. Ils ne nous gêneront pas. On les fit entrer. La mère jeta un regard rapide sur Aubépin : il n'avait pas beaucoup changé. Lui-même la regarda à peine : elle dissimulait son visage le plus possible, afin de ne pas être tout de suite reconnue. Ils mangèrent le couscous que la petite fille venait de leur apporter, puis : — Mère, dit l'Argenté, raconte-moi une histoire. — Une histoire ! cria la jeune femme, apparemment très irritée. Il ne nous manque plus que cela Les histoires, nous sommes dedans jusqu'au cou tous les deux... et tu veux encore que je te raconte celle des autres ? — Mais aujourd'hui, pleura l'Argenté, nous avons bien mangé, bien bu ; nous allons dormir dans une belle maison. Je veux une histoire. — Tu n'as pas honte de parler ainsi devant ces bonnes gens, qui ont bien voulu nous héberger cette nuit ! Les enfants d'Aubépin vinrent dans le hall en criant : — S'il te plaît, vieille mère, raconte-nous une histoire avant de dormir. — Mais peut-être que vos parents sont fatigués ? — Si tu connais des contes, dit Aubépin, dis-les aux enfants, cela va leur faire plaisir. — J'en connais un, qui est un peu long, dit la mère. — Nous avons tout le temps, fit Aubépin. — Mettez-vous devant moi, dit aux enfants la mendiante, qui tournait le dos à la pièce où se tenaient leurs parents. Et elle commença : «Machaho Tellem chaho !» Les enfants étaient agglutinés autour d'elle. Aubépin et sa femme, restés dans la pièce, faisaient semblant de ne pas écouter, mais ils entendaient tout. (à suivre...)