Résumé de la 12e partie La mère jeta un regard furtif sur Aubépin : il n'avait pas beaucoup changé. Lui aussi la regarda à peine. Les enfants d'Aubépin vinrent dans le hall en criant : ? S'il te plaît, vieille mère, raconte-nous une histoire avant de dormir. ? Mais peut-être que vos parents sont fatigués ? ? Si tu connais des contes, dit Aubépin, dis-les aux enfants, cela va leur faire plaisir. ? J'en connais un, qui est un peu long, dit la mère. ? Nous avons tout le temps, fit Aubépin. ? Mettez-vous devant moi, dit aux enfants la mendiante qui tournait le dos à la pièce où se tenaient leurs parents. Et elle commença : «Machaho ! Tellem chaho !» Les enfants étaient regroupés autour d'elle. Aubépin et sa femme, restés dans la pièce, faisaient semblant de ne pas écouter, mais ils entendaient tout. La mère s'adressait à son fils, parce que c'est lui qui avait demandé un conte : «L?Argenté, L?Argenté, mon enfant. Il était une fois un homme qui aimait passionnément la chasse. Un jour, il rapporta un perdreau qu'il confia à sa femme en lui recommandant de ne pas le laisser s'envoler. Mais leur fille, en jouant avec l'oiseau, le laissa s'échapper et le père les chassa toutes les deux de la maison.» «L?Argenté, L?Argenté, mon enfant. Dans la forêt, les animaux sauvages dépecèrent la femme. Alors, la petite fille s?en alla par les chemins, avec le bébé qu'on avait trouvé dans le ventre de sa mère. Quand son frère fut grand, il se maria.» Tout en racontant, la mère jetait de temps à autre un coup d'?il dans la pièce et, à mesure qu'elle parlait, elle voyait son frère et sa belle-s?ur s'enfoncer peu à peu dans la terre : jusqu'aux chevilles, aux mollets, aux genoux, aux cuisses. Ils étaient maintenant engloutis jusqu'à la taille. «L?Argenté, L?Argenté, mon enfant. Mais sa belle-s?ur, jalouse d'elle, lui donna à manger des ?ufs de serpent qui bientôt ont éclos dans son ventre et son frère, la croyant enceinte...» (à suivre...)