Budget Quelques centaines de millions de centimes. Voilà ce qu?aura coûté, aux anciens responsables de la mairie d?Oran, la concrétisation d?un programme de plusieurs kiosques destinés à l?emploi de jeunes. A présent, en attendant mieux, ceux-ci se tournent les pouces, poussant à longueur de journée des soupirs en lorgnant les petits kiosques quasiment abandonnés à proximité du parc d?attractions d?El-Hamri. Leurs regards se posent inlassablement sur des structures métalliques qui font piètre figure, car tombant chaque jour en décrépitude. Accueillies favorablement par 1 000 jeunes bénéficiaires en 1999, ces structures sont quotidiennement et systématiquement saccagées, et servent d?abris à des beuveries et autres orgies nocturnes. «Au train où vont les choses, nous craignons que ces kiosques ne finissent par nous attirer des ennuis», s?insurgent, courroucés, les riverains. Devant cette situation quelque peu incongrue et désarmante, les jeunes bénéficiaires se posent de multiples questions quant à la destination réelle de ces «structures» d?un mètre carré qui auraient pu résorber un tant soit peu le chômage qui ronge la jeunesse oranaise. Des kiosques, au demeurant, construits n?importe comment par n?importe qui, subissant les assauts des intempéries ajoutés aux actes de vandalisme que d?aucuns qualifient d?irresponsables et de navrants. Ainsi, la situation, bloquée depuis des années au niveau de certaines instances locales, a fini par générer des problèmes socioprofessionnels. Selon un responsable local qui a requis l?anonymat, «l?implantation de ces kiosques extra-muros a fini par exacerber le malaise déjà mal contenu par les jeunes dés?uvrés de la commune d?Oran». «Les responsables de la mairie nous ont induits en erreur. Malgré un apport personnel de 10 000 DA que nous avons payé rubis sur l?ongle pour la location de ces tables métalliques, notre situation a empiré», se plaignent des jeunes. En effet, situés à l?autre bout de la ville, ces kiosques n?attirent pas les potentiels clients en quête de marchandises diverses. «Les rares clients qui s?y aventurent sont motorisés et doivent faire très vite leurs emplettes, car l?emplacement est mal fréquenté et les voyous le contrôlent, dès la tombée de la nuit», avouent les jeunes «bénéficiaires». En définitive, la construction de ces kiosques doit répondre à des critères bien définis pour permettre aux jeunes d?en profiter.