L'idée que la montagne est le refuge du sacré se retrouve durant la période chrétienne. Saint-Augustin, dans un de ses sermons, fustige ces chrétiens qui croient adorer Dieu en montant sur les plus hautes cimes ou en descendant dans les souterrains (sermon XLV, 7). La montagne est aussi un lieu où les saints se retirent pour méditer, certains y ont leur sanctuaire ou des endroits qu'ils ont marqués de leur passage… Abû Yaz'a Yalannur, le sidi Bou‘azza de la tradition marocaine, avait pour domaine l'Atlas où il recevait les visiteurs et où se trouve aujourd'hui son sanctuaire. Auparavant, Abû Yazâ'a a pratiqué la siyah'a ou l'errance, qui l'a conduit dans plusieurs villes et villages du Maroc central, notamment Fès et Azemmur. Après l'errance, Abû Yazâ'a s'est fixé à Taghia, dans le Moyen-Atlas où se trouve aujourd'hui son sanctuaire. C'est là qu'il a reçu Abû Madyan (Sidi Boumediene), le futur saint patron de Tlemcen, venu d'Andalousie, lui rendit visite. Le Djurdjura était le refuge de Lalla Khadidja, l'ascète qui a donné son nom au sommet de la montagne. Yemma Gouraya, protège du haut de sa montagne, la ville de Béjaïa, etc. Pour accéder à son sanctuaire, il faut escalader la montagne, à pied ou à dos d'âne. Partout se déroulent des cérémonies, sans doute anciennes, mais qui ont été islamisées.