Misère n Nombre de centres, hameaux, douars inclus dans le territoire de la daïra de Bouinan ont fait l'objet de visites du premier magistrat de la wilaya, hier, mardi. Les entrailles de la plaine de la Mitidja n'étaient pas belles à voir. Tabainette, dans la commune de Chebli, a été la première étape avec une litanie de doléances présentée par un jeune. La population estimée à près de 2 000 habitants, ne dispose pas encore du gaz de ville, d'un réseau d'AEP. Le centre de Benramdane, seconde étape, 22 km2 de superficie et une population qui dépasse les 4 000 habitants mais avec un paradoxe de taille : pas de cimetière. Les morts sont enterrés à Baba Ali, une commune dépendant de la wilaya d'Alger alors que la commune mère n'est distante que de 4 km. Un découpage territorial quelque peu bizarre et dont souffre la population qui ne dispose pas également de gaz de ville. Toute la région est plantée d'orangers et un cultivateur affirmera que l'orange cueillie sur place est la meilleure de tout le pays et qu'il faudrait donc en prendre soin. Le wali aura cette observation non dénuée de fondement : «Faites-vous mieux connaître puisque les étals de marchés regorgent de ce fruit venant du Maroc et d'Espagne.» La visite d'une salle de sports de 14 m2 est étonnante : toit en éternit, tapis déchiré, absence de vestiaires ! A hay Bounaâs, la piste menant vers le centre devrait être bitumée et les habitants, sont venus au devant de la délégation, pour lui exposer leurs doléances en reprenant la liste des mêmes préoccupations pour une zone censée être l'une des plus riches du pays, la Mitidja. Khodem, autre centre de la commune de Chebli, est situé au carrefour des communes de Bougara et Sidi Moussa (w. d'Alger) dont il n'est distant que de 14 km. 30 locaux à usage professionnel sont sur le point d'être attribués. Le marathon se poursuit avec la visite à la coopérative agricole Djaber-Benyoucef, lieu dit haouch Omar. Le wali s'emportera contre les hésitations des autorités locales qui peinent à faire passer un réseau d'AEP par une propriété étatique exploitée par un privé. «On passera même s'il le faut par la force», dira-t-il au chef de daïra. Le gaz de ville est prévu à partir du mois de janvier de l'an 2010. Le centre de Maassouma, au carrefour de trois communes, Boufarik, Chebli et Bouinan, dispose d'une grande salle qui attend toujours que les travaux qui lui permettront d'être transformée en une maison de jeunes, soient lancés. La visite à ces différents centres d'habitation dépendant des communes de Chebli et de Bouinan, donne à réfléchir sur la distribution des richesses du pays. Dénuement quasi total, souffrance au quotidien et absence du minimum dans certaines concentrations d'habitation comme l'absence d'un cimetière, le non-ramassage des ordures ménagères, la non-disponibilité d'aire de jeux pour beaucoup de jeunes. Il était grand temps de s'intéresser à cette population, en dehors de toute considération liée à l'actuelle campagne électorale.